Re: Renaissance

[Vincent Lonenlill]

Alors c'était ça...Orden et Morgan étaient autrefois des amants. L'humain venait de le lui avouer,un sourire triste sur les lèvres. Mais pourquoi Morgan ne lui en avait il parlé? Si cette histoire l'avait tant fait souffrir, il aurait du la partager avec lui et non tout garder pour lui. Mais bon, il parlait de Morgan, aussi secret que imprévisible.

L'humain disparut dans la salle de bain et Morgan qui paraissait ébranlé par la situation, alla s'allonger sur leur lit pour enfin lui révéler toute l'histoire.
Ils s'étaient donc aimés. Morgan avait voulu faire de lui un adversaire mais ils étaient tombés amoureux.

Les mots de son amant lui faisaient mal. Lui qui l'aimait plus que de raison, c'était difficile de l'entendre parler ainsi d'un autre. Il avait l'impression d'être l'intrus alors qu'il voulait l'exclusivité sur le beau brun. Mais Morgan ne voulait pas choisir. Ou bien il ne voulait pas le choisir et préférait son humain à lui. C'était insupportable.

Morgan lui demanda de s'assoir à côté de lui et Vincent ne put qu'obéir, n'ayant qu'une envie : être près de lui.

Une main sur sa joue...

Il ferma les yeux sous la caresse et se saisit de la main pour la porter à ses lèvres. Non, il n'abandonnerait pas la partie. Il ne laisserait pas son amour à cet humain et il saurait le conquérir. Un jour, il le lui ferait oublier. Tous les moyens seraient bons pour réussir. Morgan était sien et ce Orden le comprendrait très vite.
Il fixa son regard sombre dans celui, limpide comme un lac de montagne, de son amant et lui ravit ses lèvres. Bon sang, aucunes lèvres n'avaient ce goût!

"Et moi, me laisseras tu? Parce que moi je ne te laisserai pas m'abandonner. Je suis très coriace quand je le veux."

Un nouveau baiser vint finir sa phrase puis sans préavis, il renversa son amant sur le lit et planta ses yeux dans les siens.

" Quoi que tu fasses, tu es mon compagnon et je saurai te retenir."

Il reprit les lèvres tant désirées entre les siennes pour lui donner un baiser possessif. Un jour, Morgan ne serait plus qu'à lui, il en faisait le serment. Pour l'instant, il allait étudier l'adversaire, juger de son potentiel et s'en servir pour l'écraser définitivement.

[Morgan d'Albertas]

Morgan jeta un regard furtif à la porte de la salle de bain. Orden pleurait peut être derrière. Il devait sûrement être déçu de constater que pendant son enfer son amant s'épuisait dans les bras d'un autre. A sa place il l'aurait été.
Orden...son retour chamboulait le semblant d'ordre qu'il avait fait dans son esprit et tiraillé entre Vincent et le prêtre, il savait qu'il ne serait pas capable, du moins dans l'immédiat de faire un choix.

Vincent lui déroba soudain un baiser que Morgan apprécia malgré lui. Vincent avait cette manière de l'embrasser qui lui faisait rapidement perdre contrôle de la situation. Orden était doux et passif, comme il aimait d'habitude ses amants mais Vincent était beaucoup plus fougueux et il devait sans cesse lutter pour garder son statut de dominant dans leurs ébats, son compagnon n'ayant de cesse de vouloir prendre le dessus. Vincent était violent et passionné, tout comme lui, et il ressortait de leurs étreintes éreintés, l'esprit en paix pour quelques heures.

Il lui rendit son baiser et se laissa même renverser sur le lit, passant ses bras autour du cou de son amant, le laissant profiter de ses lèvres quelques instants.

"Oui, tu es mon compagnon. Je t'ai choisi au milieu de tous les autres et je n'ai pas envie de t'abandonner. Mais il faut que tu me comprennes. Je ne peux pas laisser non plus Orden. Pourras tu le supporter?" Lui souffla t'il quand leurs bouches se séparèrent. Ses mains vinrent cueillir son visage et tout en le dévorant des yeux, il se redressa pour les remettre assis sur le lit.
"Je ne veux pas que tu partes..."

Il avait fallu qu'Orden revienne pour que quelques mots tendres envers Vincent franchissent ses lèvres. Morgan avait l'impression de tout faire de travers mais comment résister à Vincent et à son amour inconditionnel?

Mais un bruit d'eau trop prononcé rompit l'instant et Morgan regarda vers la porte de la salle de bain. De l'eau rougeâtre s'écoulait sur le sol, passant par l'interstice de la porte.
Dans un bond, il se releva et après avoir constaté que la porte était fermée à clé, il la défonça d'un coup d'épaule.

Dans la salle de bain, Orden gisant dans la baignoire, une plaie béante lui faisant un collier autour du cou. Dans un cri d'angoisse, Morgan se précipita vers lui et sortit à bras le corps son amant de l'eau, l'allongeant contre lui sur le sol. La plaie était profonde et le cœur ne battait que faiblement.

"Orden! Orden! Pourquoi? Je t'interdis de me laisser!" lui hurlait il. Il venait enfin de le retrouver et le perdre à nouveau lui serait impossible à surmonter. Il passa la langue sur la plaie mais celle ci était trop profonde. Orden allait mourir.

[Vincent Lonenlill]

Les mains de Morgan sur lui. Ses lèvres contre les siennes, sa langue qui caressait la sienne en une danse pleine de fièvre. Vincent en aurait voulu plus. Il voulait leurs corps imbriqués l'un dans l'autre, leurs souffles en symbiose, leurs gémissements se muant en cris.

Mais Morgan le repoussa doucement après lui avoir dit qu'il tenait à lui mais qu'il ne pouvait pas choisir entre les deux.
'Je ne veux pas que tu partes' : ces quelques mots étaient comme des 'je t'aime' à l'oreille de Vincent qui se retint de hurler de joie. Maintenant il en était sûr, Morgan serait un jour exclusivement à lui. Il ferait lentement en sorte qu'il le préfère à Orden et ce humain ne ferait pas le poids.
Un sourire illumina son visage.

Il vit en même temps que Morgan l'eau couler de sous la porte et il se dirigea derrière lui dans la pièce d'eau. Orden baignait dans son sang et le vampire eut pendant quelques instants le fol espoir de voir Orden mourir à l'instant, lui laissant place nette. D'ailleurs ce Orden ne méritait pas Morgan puisqu'il n'était même pas capable de se battre pour le garder. Pathétique.

Un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres mais il disparut vite en constatant le désespoir de son amant qui essayait en vain de refermer la blessure de l'humain.
Il poussa un vague soupir de contrariété et poussa son amant pour prendre l'humain dans ses bras, non sans dégout.

"Trouve moi d fil et une aiguille. C'est trop profond, il faut recoudre." dit il à Morgan, emmenant le corps mouillé d'Orden jusqu'à la petite table dans la chambre. Il l'y allongea et regarda la plaie de plus près. Il lui fallait des points et du repos.
Il n'arrivait pas à croire qu'il allait sauver la vie de cette misérable chose. Mais Morgan semblait trop ébranlé pour qu'il le laisse crever comme il le méritait. Jamais il n'avait vu son amant si désemparé et cela le troublait trop pour qu'il reste les bras croisés. Il en pouvait pas nier que ce Morgan si fragile lui plaisait énormément. Il gagnerait le chemin de son cœur mais pas en tuant son adversaire, non. Il les pousserait à se séparer et Morgan reviendrait se réfugier dans ses bras ou peut être il se donnerait enfin à lui.

"Je ne te promet rien, mon amour mais les points de suture permettront de fermer la plaie. Amène moi aussi de l'antiseptique si tu en trouves."

Il se saisit d'une chemise de Morgan qui trainait sur une chaise pour compresser la blessure et endiguer le flot de sang.

"Hey! Crève pas encore." dit il à Orden. " Tu renonces déjà? Tu ne le mérites vraiment pas."

[à toi Orden]

[Orden Rosenkreutz]

Orden ne sentait pratiquement plus rien. la mort lui semblait si proche, là, juste là, sous ses doigts. Il pouvait sentir ses ailes autour de lui. Enfin il allait partir. Il allait quitter ce monde. Bien entendu, il le regrettait, parce qu'il laissait Morgan. Mais, il était incapable de lutter contre lui, contre Isaac et contre la haine farouche que lui vouait Vincent. Alors, il préférait mourir. Le vampire serait son seul regret.

Mais alors qu'il partait quelqu'un le tira de son sommeil. Une voix familière. Une voix chargée d'incompréhension. Elle était si triste, et le froid l'envahit soudain. Il frémit alors que quelque chose caressait sa gorge laiteuse. "Ne t'en vas pas ! " pensa t-il alors que la mort s'éloignait de lui. Il ne voulait pas revenir vers ce monde, pas dans cet état. Il ne voulait pas. Vraiment.

Son dos rencontra quelque chose de dur. Une pression, sur sa gorge. Orden ouvrit douloureusement les yeux. Il fut surprit de découvrir au delà du noir le visage de Vincent, qui tentait de lui sauver la vie. Le prêtre ne comprenait pas. Et les paroles acérées du vampire lui parvinrent au delà de la douleur. Non, il ne le méritait pas, il le savait. Tremblant, l'une de ses mains vint se poser sur le bras du brun. Il le contempla d'un regard triste.

Il se détourna un instant à cause de la douleur, mais il prit quand même la parole.

" Mais...tu ne comprends pas...que...que je ne veux pas de ce combat.....je ne veux pas t'affronter...l'amour n'est pas un jeu....et Morgan n'en est pas le prix....est-ce...est-ce ainsi que tu le considère ?...comme le lot d'un concours.....aurions nous joué à qui serait le plus séduisant auprès de lui, pour savoir lequel de nous deux il aurait préféré ? Serais-tu egoïste et jaloux au point de lui faire subir ce petit jeu stupide.......je...je n'ai pas à lui prouver mon amour...et...et tu n'as pas à le faire non plus.....Morgan le sait....il sait que tu l'aime....il lui faudra simplement du temps pour m'oublier....vous....vous avez l'éternité...pas moi....."

Orden marqua une pause douloureuse ponctuée d'un gémissement, avant de reprendre plus faiblement encore.

" Et....comprends bien...que je n'ai jamais renoncé ....je l'ai toujours aimé......ce...cependant, les circonstances de ces deux dernières années....ont fait que je n'ai plus rien à voir....avec celui que j'étais avant.....plus jamais.....et même si Morgan s'illusionne de l'amour qu'il avait pour moi....je sais qu'avec le temps....il cessera de m'aimer.....alors...s'il te plais...laisse....laisse moi mourir.....laisse moi mourir....."

Le prêtre leva sa main libre vers le visage du vampire, et il lui éffleura la joue d'une caresse d'infinie tendresse. Orden n'était pas un combatif, surtout dans ce genre de situations. Il était incapable de détester le brun, parce qu'il savait à quel point l'amour pouvait être douloureux lorsqu'il n'était pas partagé.

" Tu...tu connaîtras certainement des moments un peu houleux....tu connais l'entêtement de Morgan autant que moi...mais...je sais que tu seras à même de t'occuper de lui. Tu es bien plus fort que moi....tu sauras le soutenir quand il le faudra....je suis...convaincu que vous....serez heureux....j'ai...j'ai fais mon temps......c'est à toi de le guérir maintenant...."

La main d'Orden retomba mollement sur la table, et ses yeux disparurent derrière ses longs cils noirs. Il souhaitait sincèrement que Vincent soit heureux avec Morgan. Dans son esprit, il était déjà mort. Et il ne comprenait pas pourquoi le brun essayait de le sauver. Il n'était pas idiot. Il voyait très bien le dégoût qui habitait son splendide regard. C'était là le moyen parfait pour se débarasser de lui.

" Même si je survis, je m'en irai pour mourir. Alors....s'il te plais Vincent...laisse moi partir....ta...présence me donne au moins le courage de le faire.....je ne veux pas...devenir une âme errante et sanguinaire........partir....juste cette fois...."

Orden se fatiguait lentement, et son souffle vain à lui manquer. Mais...sans l'accord de Vincent, il ne pourrait pas partir. Il ne pourrait enlever ce bout de tissu qui le séparait de sa bonne amie. Son visage devint calme.....ce sourire, était sans doute le dernier....

[C'est déprimant et mélodramatique XD]

[Morgan d'Albertas]

La vie s'échappait du corps inerte d'Orden et Morgan se sentait happé par un trou noir et béant. Non! Il ne pouvait pas le perdre ainsi! Pas après l'avoir enfin revu. Il ne pourrait pas surmonter ce deuil une nouvelle fois.
La plaie était trop profonde et Morgan ne connaissait rien à la médecine humaine. Il se sentait démunis face à cette mort qu'il voulait repousser loin de son amant.

Mais la solution vint de Vincent. Incrédule, Morgan le regarda porter Orden jusqu'à une table tout en lui demandant tout un nécessaire pour le recoudre. Pourquoi son compagnon voulait il sauver le prêtre? C'était pourtant l'occasion de le garder pour lui tout seul...
Vincent avait cependant l'air sérieux et l'esprit comateux, Morgan se releva et sortit précipitamment de la pièce à la recherche des choses demandées.

Quand il revint quelques secondes plus tard, Orden avait rouvert les yeux et il tentait de parler à Vincent. Ce que Morgan entendit le remplit alors d'une colère sourde et c'est violemment qu'il posa les objets sur la table.

" Comment peux tu me faire ça? " siffla t'il en direction du prêtre. "Pendant deux ans j'essaie de t'oublier, de faire le deuil de notre passé puis un jour tu reviens. Comme autrefois, tu me promet de rester pour toujours avec moi et comme d'habitude tu ne tiens pas tes promesses. Oui, tu devrais peut être mourir, ça serait tellement plus facile! Tu n'aurais plus à te battre contre les différents obstacles qui barrent ton existence! Tu es lâche, Orden. Est ce que c'est ce souvenir que tu veux que je garde de toi?"

Morgan n'avait plus rien de fragile et perdu à cet instant. Il était incisif et mordant, terriblement en colère contre le prêtre qui une fois de plus l'avait trahi.
Il se tourna vers Vincent.

" Je t'ai apporté tout ce que tu avais demandé et j'ai ajouté un peu de chloroforme pour l'endormir. On ne va tout de même pas le recoudre à vif..."

Un instant l'expression dure de son visage laissa place à une lueur de détresse avant de revenir.

"Soigne le." lui dit il sur un ton impérieux. " Fais le pour moi."

C'était un peu une forme de chantage qu'il exerçait sur Vincent mais à l'instant, il ne pensait qu'à une seule chose : remettre Orden sur pieds pour lui mettre la raclée de sa vie et lui ôter à tout jamais l'envie de le quitter.

[Vincent Lonenlill]

Soigner l'humain coutait beaucoup à Vincent. Il était conscient qu'il perdait là un moyen efficace de se débarrasser d'un adversaire mais il ne pouvait pas faire ça à Morgan. Il l'aurait à la loyale.

Tout en pressant le linge sur la gorge d'Orden, il constata que l'humain ouvrait les yeux. Puis il se mit à lui parler et le vampire lui lança un regard acéré : le traiter d'égoïste et jaloux ne lui plaisait pas du tout. Comment ce ver de terre osait il le juger?

"Et toi, n'es tu pas égoïste? Je suis un prétexte pour ta fuite. Quelqu'un qui aime sincèrement est prêt à tout pour son amant et toi tu te débines. Je n'ai jamais vu Morgan en paix une seule fois depuis que je le connais et j'apprends aujourd'hui que c'est à cause de toi. Et maintenant tu veux le faire souffrir une nouvelle fois. Ne compte pas sur moi pour cautionner ce manque de respect. Je veux que Morgan m'aime mais je ne veux pas le voir mourir de tristesse à cause d'un imbécile. Alors je vais te tirer de là que tu le veuilles ou non et si tu veux vraiment fuir, tu devras lui dire face à face que tu ne l'aimes plus."

Il repoussa la main de l'humain qui s'était posée sur sa joue. Morgan revint à cet instant et Vincent lut une profonde colère dans ses yeux clairs. Morgan en voulait terriblement à Orden pour sa tentative de suicide et sa voix était rauque de rage et de désespoir.
'Fais le pour moi' : Vincent ne pouvait faire autrement que d'obéir. Pour lui, il aurait remué ciel et terre.

Il lui répondit dans un sourire qui se voulait rassurant.
" Je vais faire de mon mieux, mon amour."

Il imbiba le linge de chloroforme et le posa sur le visage de l'humain. Quand celui ci fut endormi, il commença ses travaux de couture et quelques minutes plus tard, la plaie était refermée et nettoyée. Il enroula un bandage autour du cou du blessé et se recula.

"Il a perdu beaucoup de sang mais son cœur bat régulièrement. Avec un peu de repos, je pense que ça devrait aller."

Il lança un regard triste à son amant.
"Tu l'aimes...il ne sait pas quel chance il a et il te tourne le dos alors que je tuerai l'humanité entière pour que tu éprouves pour moi ce sentiment."

Il soupira et alla se laver les mains dans la salle de bain, laissant à Morgan le soin de coucher l'humain. Son contact lui répugnait trop pour le faire.

[Orden Rosenkreutz]

Lui dire qu'il ne l'aimait plus ?

Orden ne savait plus quoi faire, les deux hommes avaient raison. Il était légitime que Morgan soit furieux contre lui, une fois de plus il abandonnait en cour de route, une fois de plus il blessait le vampire au delà de l'imaginable. Son geste avait été un acte désespéré, et il n'avait pas vraiment réfléchit aux conséquences. Maintenant, il allait vivre, et il allait s'en vouloir le reste de son existence. Jamais plus il ne pourrait regarder son amant en face s'en en éprouver de l'amertume, parce qu'à chaque fois, il prenait la mauvaise décision. Il avait pansé ses blesssures d'autrefois, mais finalement, il ne savait que les réouvrir douloureusement. Oui, il était lâche, oui il était égoïste, incoyablement égoïste. Un gouffre venait de s'ouvrir sous ses pieds, et il ne savait plus comment s'en sortir. Ce dégoût, il le ressentait pour lui-même, pour celui qu'il avait toujours été. Ca, ça n'avait pas changé. Il ne savait que faire mal.

Ce n'était pas lui que Morgan devait aimé, c'était Vincent. Lui, il lisait dans ses yeux qu'il aurait fait n'importe quoi pour lui. Il lui était dévoué corps et âme. C'était quelqu'un comme le brun qui lui fallait, pas un misérable humain complètement détruit. Il se demandait comment le vampire pouvait encore l'aimer. Car à sa place, il ne l'aurait pas pardonné.

" Je suis comme Hans, je laisse le même genre de blessure.........je suis lâche..."

Orden laissa échapper ces dernières paroles sans avoir conscience de les dire. Il laissait la même douleur dans le coeur du vampire, que celui qu'il avait poursuivit durant des siècles. Le noir se fit, et la douleur s'estompa. Lorsqu'il se réveilla, il se trouvait dans le lit. Le prêtre se redressa et toucha du bout des doigts le bandage qui ensérrait son cou. Une chose était sûr, il ne pourrait pas parler avant quelques jours. Soupirant, il baissa la tête. Il y avait comme un trou béant à la place de son coeur. Il n'avait plus le sentiment d'être quelqu'un, juste une illusion sans consistance. Isaac avait fait s'écrouler le monde qu'il avait construit. Il se souvenait de ce soir, où il avait offert un pendentif à son amant. Lui avait le même, mais depuis longtemps l'objet avait disparu dans les trophés de son bourreau. Il se revoyait, plaisantant. Puis une étreindre brûlante s'en était suivit, étreinte dans laquelle il avait joué sans relâche avec le corps de Morgan. Un moment ou il lui avait tenu tête, un moment heureux.

Tout ça lui semblait si loin.

Une larme glissa de sa joue. Il se sentait pitoyable, il ne savait que pleurnicher sur son sort. Le prêtre avait touché le fond du gouffre, et il ne se sentait pas la force de le remonter. Peut-être autrefois, il l'aurait fait. Mais plus aujourd'hui. Tout tourbillonnait dans son esprit, Vincent, Morgan, Isaac, son retour à New York, sa folie. A cette instant, il aurait tout donné pour ne jamais avoir existé. Il se souvenait de la raison pour laquelle, il avait décidé de partager la vie du vampire. Sa souffrance. Il avait lu sa souffrance. Toujours voir les autres heureux autour de lui, sans jamais pouvoir y avoir droit lui aussi. Le vampire avait massacré sans relâche, parce si lui n'avait droit au bonheur, alors personne ne l'aurait. Une éternité de solitude à se ronger le coeur.

"Qu'est ce que j'ai fais........"

Orden se parlait à lui même. Une onde de douleur le traversa, lui arrachant une quinte de toux effroyable. Hagard, il se leva et alla quérir quelques vêtements laissés là. Puis il avisa une chaise laissée prêt d'une fenêtre. Le prêtre alla s'y asseoir. Il pleuvait. Appuyant sa tête contre le carreaux, il regarda les nuages éclairés faiblement pas la Lune. Il devait prendre une décision, et intelligente cette fois-ci. Tout d'abord, il songea qu'une fois rétablit, il irait regler l'histoire de Isaac. Seul. Orden ne voulait pas mêler son amant à ça. Et puis il ne risquait pas grand chose. Juste de se faire torturer une seconde fois. Quoique, ironiquement il se dit qu'il n'avait plus grand chose à détruire, vu l'état dans lequel il était aujourd'hui.

Mais que ferait-il ensuite ? Maintenant il y avait Vincent. Et il aimait Morgan comme un damné. Le brun avait parfaitement raison. Il ne méritait absolument pas cet amour inconditionnel que lui vouait le vampire. Il était d'accord avec tout ce qu'il lui avait dit. Et trop faible, il ne lutterait que très peu ou pas, pour garder l'amour de Morgan. Il l'avait fait assez souffrir comme ça. Vincent était en quelque sorte son châtiment. Un jour, il serait vieux, et il était sûr qu'à cet instant son amant l'aurait oublié. Et il mourrait, seul, sans jamais avoir enterré son amour pour le vampire. Sauf si il était devenu fou d'ici là. L'idée d'être un vieux papi gâteux lui arracha un sourire. Des cheveux blancs, le dos courbé, une canne à la main, et un corps tout maigre. L'idée était effroyablement ridicule.

Orden soupira, et continua de regarder par la fenêtre. Et fixant la pluie, il prit sans doute la décision la plus terrible et égoïste de sa vie. Lentement, et sans le blesser, il s'éloignerait du vampire. Il ferait en sorte que son amour pour lui disparaisse avec le temps. Le prêtre serait du côté de Vincent, mais sans que jamais celui-ci ne le devine. Il lui laisserait la place. Car tous deux, avaient l'éternité devant eux. Une éternité pour se découvrir, une éternité pour construire un amour qui sera sans doute bien plus fort que celui que Morgan éprouvait pour lui.

Il ne l'abandonnerait, pas, mais il laisserait lentement sa place à un autre, sans jamais n'en toucher mot à qui que ce soit. Son éternelle punition. Ou peut-être pas, qui pouvait le savoir ?

[Morgan d'Albertas]

Orden s'était enfin endormi, non sans avoir mentionné Hans...pourquoi? C'était absolument différent. Pour Hans, il n'avait jamais éprouvé que du désir exacerbé par les refus du beau vampire. A une époque, il croyait être amoureux de Hans mais après avoir rencontré Orden, tout avait été bien différent.

"Orden...tu as tout faux" murmura t'il sur un ton désespéré avant de s'écarter pour laisser Vincent travailler.

Morgan assista à "l'opération" avec angoisse, fixant tout au long le visage d'Orden. Il ne le laisserait pas fuir. Autrefois, quand leur histoire 'n était qu'à ses prémisses, il avait plusieurs fois essayé de partir pour, soit disant, arrêter de faire souffrir Morgan. Il semblait ne pas encore avoir compris que c'est en partant qu'il le faisait souffrir. Il lui avait pourtant maintes fois répété qu'il avait besoin de lui mais Orden s'entêtait à croire que tous les malheurs du vampire venaient de lui. C'était désespérant...comme si une force invisible et mystérieuse les empêchait d'être réunis.
Mais aujourd'hui, c'était très grave. Orden était profondément traumatisé par ses tortures et Isaac l'avait tellement changé physiquement comme moralement que Morgan avait parfois du mal à faire le lien entre celui qu'il était avant et celui qu'il était à présent. De plus, ils n'étaient plus seuls dans l'équation. Il y avait Vincent, son ami, son amant, son compagnon de chasse. Vincent lui était dévoué et il l'aimait au delà du possible. Il ne pouvait pas lui tourner le dos, il était attaché à lui et appréciait sa compagnie. Le dilemme était total.

Quand Orden fut soigné, Morgan ressentit une pointe de culpabilité aux paroles de Vincent. Oui, il devrait l'aimer comme lui l'aimait mais il n'y arrivait pas. Il n'avait aimé qu'Orden et cet amour l'avait anéanti pour continuer à le détruire à présent. Il ne voulait plus aimer, ça faisait trop mal.

Vincent disparut dans la salle de bain et Morgan transporta avec douceur Orden sur le lit. Il le déposa entre les couvertures et le borda. S'asseyant près de lui,il soupira.

"Tu n'es qu'un idiot, Orden Rosenkreutz. C'est comme si tu ne me connaissais pas...ou c'est moi qui ne te reconnais plus, je ne sais pas. Je ne veux pas que tu sortes de ma vie et tu fais tout pour le faire. Alors nous sommes condamnés à souffrir pour toujours."

Puis il se leva et rejoint Vincent qui n'avait pas bougé de la salle de bain.

" Merci" lui dit il tout en s'asseyant sur le rebord de la baignoire. "Je sais combien ça t'a couté de faire ça mais tu l'as quand même fait."

Il y eut un moment de silence puis Morgan reprit.

" J'etouffe... il faut que je sortes d'ici."

Sur ces paroles, il se leva et se dirigea vers la porte de la chambre non sans avoir jeté un dernier regard à Orden.

[Je propose qu'on clôture ce sujet après que Vincent ait posté et qu'on continue notre petite histoire dans un nouvel endroit du genre une chambre où Orden serait en convalescence.]

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