Chambre d'Orden : convalescence

[Morgan d'Albertas]

Une semaine s'était passée depuis qu'Orden était revenu dans sa vie et avait une nouvelle fois voulu l'abandonner. Une semaine que Morgan trépignait de voir son amant s'éveiller. Le prêtre dormait depuis des jours. Il n'avait rien avalé et le vampire avait du lui donner à boire régulièrement dans son sommeil pour ne pas le voir se dessécher sur place. Il avait attendu des heures entière à son cheveu, installé dans un grand fauteuil près du lit. Il l'avait maudit puis supplié de revenir à lui, il s'était mis en colère, il avait pleuré mais Orden ne s'était pas réveillé. Son sommeil semblait paisible mais il ressemblait trop à un sommeil de mort pour ne pas effrayer Morgan. Et si il ne voulait plus se réveiller? S'il n'en avait pas la force?

Morgan se rongeait les sangs en attendant une amélioration du prêtre et son humeur était massacrante. Le personnel du manoir n'osait rasait les murs en sa présence, il rabrouait tout le monde et son regard avait pris une teinte sombre des plus menaçantes.

A présent, il était accoudé au balcon de sa chambre, les yeux dans le vague, ne sentant qu'à peine la pluie sur sa peau. Tel une statue de marbre, rien ne semblait le sortir de sa torpeur. Il se sentait vide...le temps n'avait pas apaisé ses démons qui, à la moindre faiblesse de sa part, refaisaient surface. Certes, il était devenu le maitre de cette ville, certes il avait donné un but à son existence éternelle, mais tout aujourd'hui lui paraissait puéril. A qui cela servait il s'il n'était même pas capable d'être heureux? Il n'arrivait même pas à aimer son compagnon alors qu'il méritait tant de l'être...il n'arrivait pas non plus à retenir près de lui l'homme qu'il aimait. Morgan se sentait à l'instant misérable et pathétique.

Il bougea enfin, mu par la volonté d'aller jeter un œil dans la chambre du malade. Il se saisit d'une serviette, se sécha rapidement les cheveux et se dirigea vers la chambre d'Orden, à quelques portes de la sienne.

Quand il entra, il vit immédiatement que le lit était vide. Orden était assis dos à lui, face à la fenêtre. La poitrine de Morgan se serra. Orden était debout mais il ne l'avait pas demandé. Continuait il à vouloir le quitter à nouveau?

Il s'approcha doucement et posa une main sur l'épaule du prêtre. Puis sans parler, il lui passa cette même main dans les cheveux puis sur le visage. Il posa enfin son front contre sa chevelure emmêlée.

" Ne refais jamais ça" murmura t'il d'une voix rauque.

[Orden Rosenkreutz]

Orden réfléchissait inlassablement. Il cherchait une solution qu'il ne trouvait pas. Sa décision était tombée à l'eau comme tout le reste car il avait réalisé que ce n'était pas ainsi qu'il rendrait heureux le vampire. Alors contemplant la pluie, il se souvenait de tout ce qu'il avait fait de mal dans la vie de son amant. Et il réalisa soudain que ce qui faisait le plus mal à Morgan, était ses incessantes envie de partir, dans le seul but de le rendre heureux. Un sourire ironique arqua ses lèvres. C'était ça. Un serpent qui se mordait la queue depuis des années. Orden voulait s'éffacer de sa vie pour le rendre heureux, et Morgan voulait qu'il reste toujours avec lui. Il venait seulement de comprendre. Après tout ce temps. Comment avait-il pu être aussi aveugle pour ne pas voir et exaucer le véritable désir de son amant. En restant auprès de lui, il lui permettrait d'aller mieux.

Etrange.

Tout ce temps. Et du reste, il avait toujours été à côté de la plaque. Le prêtre se sentait idiot. Parfaitement idiot. Il lui avait fait du mal, beaucoup de mal. Et puis de toute façon, son amour pour le vampire était bien trop fort pour qu'il le quitte ainsi. Quand bien même Vincent était là finalement. Il serait un chiffre de plus dans l'équation, et ce n'était pas vraiment une mauvaise chose. Bien sûr, il ignorait le réel lien qui existait entre les deux vampires, mais pour lui ça n'avait que peu d'importance. Il avait enfin comprit.

Au lieu de fuir comme un lâche, il allait rester, et affronter. Orden se rendait compte que ses décisions inconsidérées étaient le plus souvent issues du désespoir mêlé de l'abandon. Plus jamais celà n'arriverait. Il se montrerait fort, et il allait se reconstruire, quand bien même les choses seraient difficiles à réaliser. Le prêtre devait se refaire une santé, aussi bien physique que morale.

Dès cet instant, il ne fuirait plus.

C'est alors que la porte s'ouvrit, et Orden se leva . Morgan était là, il sentait que c'était lui. La pièce se chargea de tristesse et de douleur. Son coeur se serra .et le prêtre se mordit la lèvre jusqu'à la fendre. C'était sa faute, il l'avait fait énormément souffrir. Et ça, jamais il ne le nierait. Il était coupable cette fois encore d'avoir déchiré en un millier de morceaux le coeur de son amant. Celà n'arriverait plus. Du moins, il ferait tout pour. Orden ne voulait retomber dans ses travers. Mais il savait celà presque impossible, maintenant qu'il avait comprit les véritables désirs du vampire.

Morgan s'approcha de lui. Et le prêtre n'osa le regarder tout de suite. Il sentit sa main glaciale se poser sur son épaule, puis jouer un instant avec ses cheveux, avant de se réfugier sur son visage. Orden ne bougea pas lorsqu'il reposa son front contre ses mèches châtains. Son coeur battait si fort. Il avait mal de le sentir ainsi. Aussi désemparé.

Il fixa la pluie un moment. Puis soudain, il se retourna et glissa ses bras autour de la nuque du vampire. Son corps entier semblait lui dire pardon. Il était désolé, désolé d'avoir fait quelque chose d'aussi bête, désolé de....il finit par le dire d'une voix faible et douloureuse.

" Désolé.....je..je suis désolé j'ai....j'ai cru qu'en partant....je te rendrai ta liberté....j'ai cru que...je...je te rendrai heureux...je me suis trompé......je suis...sincèrement désolé....il...m'aura fallu tout ce temps...pour te comprendre vraiment......"

Une larme glissa de sa joue pour s'écraser sur l'épaule du vampire. Une quinte de toux s'empara du prêtre qui essaya au mieux de la dissimuler. Orden se demandait si il avait encore le droit de le serrer ainsi dans ses bras. Mais. Il était sincère. C'était la dernière fois que Morgan aurait à subir cette douleur. La dernière.

" Morgan....ce n'est pas....des paroles en l'air....je suis sincère....je veux..guérir...vraiment...je..sais que...que j'y arriverai.....je...je te le promets......."

[Morgan d'Albertas]

Les bras d'Orden vinrent l'étreindre avec la force du désespoir et Morgan le serra contre lui, enfouissant son visage dans son cou. A cet instant, il n'aurait voulu faire qu'un avec lui, se fondre en lui jusqu'à y disparaitre. Pourquoi le prêtre s'obstinait il à vouloir le quitter alors qu'il voulait l'attacher à lui pour l'éternité?

Puis Orden parla, demanda pardon et promit de ne plus recommencer. Morgan avait envie de le croire de tout son cœur mais il n'avait plus assez confiance en la parole de son amant pour ressentir du soulagement. Orden lui avait souvent promis de rester et à plusieurs reprises il avait tenté de l'abandonner. Morgan avait trop peur de voir se reproduire le même schéma.
Pourtant, il posa ses lèvres dans le cou du prêtre, y déposant de petits baisers amoureux tout en l'enlaçant avec force.

" Ne me quitte pas, mon amour...ne me quitte plus jamais." lui murmura t'il avant de redresser la tête et de plonger son regard dans le sien.

"La prochaine fois que tu parles de partir, je te corrigerai de telle manière que tu n'auras plus jamais envie de t'en aller" lui dit il sur un ton grondant avant de capturer ses lèvres avec avidité.

Il rompit leur baiser et posa un regard inquiet sur son amant.

"Comment te sens tu? Tu es si pâle..."

[dsl ,c'est court]

[Orden Rosenkreutz]

Orden, soupira faiblement en entendant les paroles de son amant. Evidemment c'était à prévoir. Il l'avait si souvent trahi, qu'il était normal qu'il ne lui fasse plus confiance. Dans cette étreinte, dans ces baisers, il sentait tout le désespoir du vampire, et l'inquiétude de le voir partir à nouveau. Le prêtre ne lui en voulait pas, c'était normal après tout. Son regard croisa le sien. Un faible sourire vint étirer ses lèvres alors que son amant fit mine de le gronder. Et il accueillit le baiser avec un certain soulagement. Cependant, il devait mettre les choses aux clairs. Il ne pouvait pas laisser son amant sur un doute tel que celui-ci. Alors il ne répondit pas immédiatemment à la question sur son état de santé. Même si celà lui coûtait de parler, il voulait vraiment lui expliquer.

Tendrement, ses doigts vinrent encadrer le visage du vampire. Il le fixa calmement, avant de prendre la parole.

" Morgan.....je sais, que tu ne me crois pas lorsque je te dis que je ne recommencerai pas. Parce que ce n'est pas la première fois que ça arrive......mais.....je t'ai fait souffrir la première fois que tu as ressentit l'amour, je t'ai fait souffrir lorsque j'allais mal, et je t'ai encore fais souffrir aujourd'hui. Je...je ne voulais pas voir cette tristesse sur ton visage. J'ai toujours cru qu'en partant, tu m'oublierais, et tu trouverais quelqu'un de plus fort, et plus à même de te soutenir. J'ai vu...exactement ça en Vincent. Cependant....ce que je n'avais pas compris...c'était que tu voulais me garder pour toujours auprès de toi, peu importe le lot de souffrance qui m'accompagne. Je n'avais jamais réalisé que mon absence te plongeait dans un tel désarroi. Jamais je n'ai envisagé les choses sous cet angle qui est le tient. Je n'ai jamais cherché à prendre ton point de vue.

Il marqua une pause douloureuse avant de reprendre.

" C'était comme le serpent qui se mordait la queue. Je voulais partir pour te rendre heureux, et toi tu voulais me retenir car tu ne pouvais l'être sans moi. Je sais que tu n'as plus confiance. Mais c'est la vérité. Je ne veux pas que tu te souvienne de moi comme un lâche Morgan. Cependant, il me faudra un certain temps pour me reconstruire. La seule chose qui me fait vraiment peur, c'est que Vincent ne m'accepte pas. Tu n'ignore pas qu'il te veut pour lui tout seul. Je...je ne sais pas si dans mon état j'arriverai à lui faire face. Mais je refuse que tu l'écarte sous ce pretexte. Tu tiens à lui. "

Orden laissa reposer son visage contre l'épaule du vampire. Parler ainsi l'avait fait souffrir. Sa voix n'était qu'un souffle, car en voulant mettre fin à ses jours il avait très certainement effleuré les cordes vocales, qui n'avaient pas dû apprécier le contact de sa lame. Le prêtre déposa des petits bisous amoureux sur sa peau laiteuse. Le vampire était si froid. Avait seulement pensé à se nourrir ces derniers jours ?

" Pour répondre à ta question...je..je ne peux pas vraiment dire que je vais bien.....mais tu n'as pas l'air d'aller toi aussi. Je suis désolé, c'est ma faute. Tu sais....quand j'irais mieux.......je veux vraiment te rejoindre dans l'éternité. J'ai toujours refusé jusqu'à maintenant, mais je crois que le temps est presque venu.....si je ne me sentais pas aussi faible je te l'aurais demandé aujourd'hui. "

Etrangement, il se sentait mieux. Il avait faim, et pourtant il n'entendait plus cette voix lancinant. Peut-être que d'avoir approché la mort avait rompu le lien qui existait entre Isaac et lui. Un soupir de soulagement franchit ses lèvres. Il se savait pas sortit d'affaire pour autant, mais ce simple fait relevait presque du miracle pour lui. Cependant le prêtre fut prit d'un vertige, et dû se résoudre à aller s'asseoir sur la chaise. La pluie tombait toujours, mais il n'avait plus ce même sentiment de tristesse absolue. A dire vrai, il se sentait même bien.

" Morgan....je...Je n'entends plus cette voix qui me presse de tuer....c'est...si agréable......"

[Morgan d'Albertas]

Morgan éprouvait à présent un soulagement intense. Enfin Orden s'ouvrait à lui et lui expliquait le pourquoi de ses fuites à répétition. Le prêtre venait enfin de comprendre que pour rendre son amant heureux, il fallait tout simplement qu'il reste. C'était déjà un pas vers sa guérison. Tous les deux, ils réussiraient à vaincre l'emprise néfaste qu'Isaac avait sur Orden et quand Morgan aurait envoyé ce monstre en enfer, il n'y aurait plus rien pour les empêcher d'être ensemble.

" Nous nous sommes enfin compris je crois" lui répondit il dans un souffle. "Tu en auras mis du temps...maintenant, nous allons nous employer à te reconstruire et je te promet d'y arriver..." il lui déposa un baiser au coin des lèvres.

"Quant à Vincent...je ne peux rien te promettre. Il est très différent de toi et surtout il est moins compréhensif..."

Morgan se sentait gêné de parler de Vincent à Orden. Le prêtre semblait accepter le fait qu'il ait un autre amant mais lui avait l'impression de le trahir. Pourtant, il était incapable de s'éloigner de Vincent.

" Tu sais...je te croyais parti pour toujours. Je me sentais tellement seul...et j'ai rencontré Vincent. C'était un humain, comme toi. Il voulait mourir et je l'en ai empêché. Au début, je voulais juste jouer un peu avec lui mais il avait en lui quelque chose de différent. Je ne sais pas ce qui m'a prit...je l'ai transformé, j'ai fait de lui mon compagnon...nous ne nous sommes plus quittés...je suis désolé."

Il s'éloigna de son amant et vint poser son front contre sa fenêtre.

" Décidément, il faut croire que je fais tout de travers...mais là je suis dans l'impasse. Je ne peux pas vous laisser, ni l'un, ni l'autre. "

Il soupira, conscient qu'il devait peiner Orden par ses paroles puis un sourire un peu triste vint éclairer son visage.

"Quand tu seras rétabli, toi aussi tu auras l'éternité devant toi et j'espère que tu laisseras toutes ses souffrances derrière toi avec ton existence mortelle."

Il n'approfondit pas le fait qu'il n'allait pas très bien. En effet, il n'avait rien avalé depuis des jours et le manque de sang l'affaiblissait mais ce n'était pas comparable à la joie qu'il éprouvait à revoir Orden sur pieds.
Il vint près de lui quand le prêtre se rassit sur sa chaise, un peu trop pâle.
Il s'accroupit et posa sa tête sur les genoux de l'ancien chasseur.

"Isaac n'aura bientôt plus aucune emprise sur toi. Si sa voix te quitte, c'est un bon signe."

Il se frotta la tête contre les genoux de son amant, à la manière d'un chaton cherchant des caresses.
"Tu veux manger? Tu veux boire? Te promener? Te reposer? Me câliner?" Dit il sur un ton joueur. Maintenant qu'Orden restait avec lui, il fallait qu'il se refasse une santé et ensuite, Morgan lui montrerait tout ce qu'il avait accompli durant son absence.

"J'ai tellement de choses à te dire et à te montrer..." lui dit il en fermant les yeux, un sourire béat aux lèvres.

Quiconque l'aurait vu à cet instant ne l'aurait pas reconnu. Lui si intransigeant, si manipulateur, cruel avec ceux qui se mettaient en travers de son chemin, semblait complètement apprivoisé par l'humain en face de lui.

[Orden Rosenkreutz]

Vincent....

Alors c'était ainsi qu'il c'était rencontré. Ainsi que Morgan avait fait de lui ce qu'il était aujourd'hui. Un vampire. Il était sa création, son compagnon d'infortune depuis un an d'après ce qu'il avait cru entendre. Comment pourrait-il lui en vouloir. Mais il voyait bien que Morgan souffrait. Il lui lança un regard douloureux alors que son amant appuyait sa tête contre la vitre. Orden soupira, et il le contempla un long moment avant de parler de cette voix toujours aussi faible.

" Morgan......cesse de t'en vouloir. Tu n'y es pour rien, et je ne considère pas que tu m'ai trahi. Au contraire. Je sais que Vincent ne m'acceptera pas. Le fait est qu'il semble très possessif et qu'il espère un jour ravir ton coeur. Peut-être celà arrivera t-il un jour. Cependant, sache que je serai toujours là. Je n'ai pas besoin de ton exclusivité pour t'aimer. Je n'ai même pas besoin que cet amour soit réciproque. Juste être auprès de toi, ça me suffit. Alors s'il te plais, arrête de te morfondre pour cette histoire. Je ne te demanderai pas de le quitter. J'ai le sentiment qu'il t'apporte quelque chose que je suis incapable de te donner. "

Il sourit, puis continua toutjours d'une voix douce et tendre.

" Je suis content de voir à quel point nous sommes différents, lui et moi. C'est la preuve que tu as vu autre chose en lui, la preuve que tu n'as pas désespérément cherché mon reflet dans un autre. Je veux que tu sois heureux, c'est tout ce qui m'importe. "

Oui, lui aussi voulait croire qu'il laisserait ses blessures de mortel lorsqu'il l'aurait enfin rejoint. Cependant, il avait peur d'oublier un jour, après de nombreux siècles qui il avait été. Il avait peur d'oublier ces êtres qui lui avait été cher dans sa vie de mortel. Père Alexeï, Jezabel....Mais il était sûr d'une chose. Temps qu'il serait avec Morgan. Il n'oublierait pas, ni son amour, ni son humanité. Un rire franchit ses lèvres.

" Tu sais, avant que tu n'arrive, j'essayais de m'imaginer à quoi je ressemblerai quand je serai vieux. Sans doute un homme tout maigre et vouté avec de longs cheveux blancs. Ca m'a fait rire. Mais il semblerait que je ne connaîtrais jamais la vieillesse. C'est mieux ainsi. Je crois que...je n'aurais pas supporter de voir mon corps dépérir au fil des années. "

C'est alors que Morgan vint s'accroupir devant lui pour poser sa tête sur ses genoux. Lentement, amoureusement, il caressa ses cheveux de jais. Un doux sourire illumina son visage alors qu'il commençait à se frotter à la manière d'un chaton. Il était bien le seul, à avoir droit de contempler Morgan ainsi. Si différent de cette image cruelle et froide qu'il voulait bien donner. Orden le regardait comme le plus beau des trésors. Son trésor.

Et puis une demande. Le prêtre sourit.


" Eh bien je crois que manger peut encore attendre, sachant que je n'entends plus cette voix. J'en profite. J'aurais bien voulu de câliner, mais dans mon état je ne crois pas que ce soit résonnable. En revanche j'aimerais bien aller me promener. J'adore les jours de pluie, je trouve ça rassurant. Et puis appremment tu as plein de choses à me montrer.....mon amour.....je t'aime... "

[Morgan d'Albertas]

Morgan se sentait bien ainsi, aux pieds de son amant, son visage posé sur sa cuisse. Il pouvait sentir la chaleur de sa peau contre sa joue et le sang pulser dans ses veines. Orden lui caressait doucement les cheveux et le vampire avait fermé les yeux, un léger sourire sur les lèvres. Orden était là, bien là. Ils étaient de nouveau réunis et il ne laisserai plus personne les séparer.

Orden avait parlé de la vieillesse et Morgan avait sourit : Orden ne vieillirait pas. Il le transformerait bientôt et le prêtre garderait sa jeunesse pour l'éternité. Les vampires avaient cette chance. Garder leur jeunesse intacte sans souffrir du poids des ans. Il ferait partager ce don à son amant bientôt...très bientôt.

" Je t'aime aussi..." lui murmura t'il en réponse à ses mots d'amour qui sonnaient toujours aussi merveilleusement bien à son oreille. Relevant la tête, il lui déposa un baiser sur les lèvres et, une moue déçue sur le visage, il se recula, fixant les lèvres tentatrices avec insistance.

Il fit rapidement volte face et se dirigea vers une penderie qu'il ouvrit à la volée.

"Pendant que tu dormais, j'ai demandé à te faire faire une garde robe. Habille toi. Je vais te faire une petite visite guidée."

Le vampire arborait un sourire éclatant, excité de montrer son empire à son amant. Il avait tellement de chose à lui montrer qu'il ne savait pas par où commencer. Le manoir pour commencer...puis ils sortiraient si Orden n'était pas trop fatigué.
Il revint vers son amant et lui vola à nouveau un baiser avant de lui chuchoter, les yeux malicieux

" Tu veux que je t'aides à t'habiller?"

[Orden Rosenkreutz]

Orden caressait endrement les cheveux du vampire. Le regard dans le vague il profitait de cette agréable sensation de proximité et de chaleur. Il ne comprenait pas pourquoi il avait tant voulu s'éloigner. Juste pour le rendre heureux ? Mais peut-être avait-ce été de la peur également. La peur d'accèder à l'immortalité, car dans un sens le prêtre la craignait. Même si il avait la perspective de rester éternellement avec son amant, il avait cru ne pas pouvoir supporter de voir passer les siècles, sans que jamais sa vie ne prenne fin. Cependant, il avait vu la mort, il lui avait caressé les ailes. Ce fut à cet instant qu'il su, que la mort, et une vie sans Morgan serait impossible.

Il le regardait avec amour. Jamais il n'avait été aussi convaincu de ses sentiments pour lui. Il ne voulait pas le laisser. Jamais. Plus jamais.

Le prêtre acceuillit le baiser par un soupir, et à l'instant où il allait en demander davantage, Morgan s'aloigna. Il croisa son regard déçu, et su qu'ils désiraient la même chose. Cependant, Orden devait se montrer raisonnable, dans son état il serait pure folie que d'être entraîné dans des ébats furieux. Bien qu'il en avait terriblement envie, il savait que son corps ne le supporterait pas. Il avait un certain mal à parler, et sa gorge le lançait terriblement parfois.

Il toucha distraitement le bandage autour de sa gorge laiteuse. C'est alors que Morgan, s'éloigna de lui et ouvrit en grand une penderie. Orden regarda médusé les vêtements qui s'entassaient là. C'était trop beau pour lui. Il n'avait l'habitude que de porter des choses simples, mais, il aimait les excentricités de son amant. Ca l'amusait, lui plaisait. Et puis, il avait l'air si radieux. Le prêtre n'ignorait pas que sa décision de rester toujours auprès de lui n'y était pas étrangère. Mais comment ne pas être heureux.

Orden ouvrit la bouche pour lui répondre. Mais sentant la douleur trop présente il se ravisa, et son contenta de lui offrir un doux sourire. Morgan faisait tant pour lui.

Il le regarda revenir, et lui voler à nouveau un baiser avant de lui faire une proposition pour le moins interessante. Le prêtre glissa ses bras autour du cou du vampire, et alla cueillir ses lèvres en une étreinte avide. Puis il lova sa tête contre son épaule, et resta ainsi un moment, avant de se frotter tel un chaton, exactement comme Morgan un peu plus tôt. Cette proximité avec lui le rassurait, il n'avait pas envie de le quittern il voulait être avec lui, et en profiter.

Le prêtre commença à lui dévorer le cou quelques instants plus tard. Il sentait son coeur battre avec force dans sa poitrine. Il s'arrêta à regret et vint contempler les iris du vampire. Malicieusement, Orden lui déposa un bisou sur le nez.

" Volontiers mon amour. Mais....j'ai une question, je dors depuis longtemps non ? Tu sais....je suis vraiment désolé......j'ai été idiot d'agir ainsi, je n'avais aucun droit de te faire ça, aucun droit de ne pas chercher à te comprendre. Maintenant je suis à toi, pour toujours...je ne veux plus te quitter...je t'aime tellement, j'ai hâte de découvrir ce que tu as battit durant ces deux années....."

[Morgan d'Albertas]

Morgan se sentait revivre à nouveau. Il avait même l'impression de sentir un cœur battre dans sa poitrine morte. Orden était prêt de lui et surtout il semblait avoir compris que pour leur bonheur à tous les deux il fallait qu'ils restent ensemble.
Quand le prêtre passa ses bras autour de son cou et vint quérir ses lèvres, il répondit bien volontiers au baiser, satisfait de voir qu'Orden recommençait à prendre des initiatives. Pendant un instant leurs bouches jouèrent l'une avec l'autre puis Orden mit fin à leur baiser, s'attirant un regard de braise de la part de Morgan. Mais la braise disparut au même moment où de petites dents vinrent s'attaquer à son cou. Le vampire enfouit ses mains dans la chevelure de son amant pour rapprocher un peu plus sa tête de lui et accentuer les petits mordillements. Si Orden continuait comme ça, la promenade allait être retardée...

"Tu as dormi presque une semaine entière. Je t'ai donné à boire et j'ai essayé de te nourrir mais la seule chose que tu as accepté c'est mon sang...j'avais peur que tu ne te réveilles jamais mais Vincent t'a bien recousu. La plaie ne se verra pratiquement pas quand elle sera cicatrisée."

En effet, Vincent s'était montré d'une aide précieuse. Non seulement il avait recousu le prêtre mais il était venu plusieurs fois prendre le relais de Morgan pour le veiller. Il avait fait promettre au vampire de ne rien dire à l'humain sur ses gardes car il avait été ferme sur le fait qu'il faisait tout ça pour Morgan et non pour ce "maudit mortel" qui lui volait du temps avec son amour.

Morgan déposa un baiser sur le front du prêtre.

"Cesse donc de t'excuser. C'est du passé, c'est oublié. Maintenant, nous allons rattraper le temps perdu."

Un autre baiser sur le front.

"Tu as mal à la gorge? Tu sembles parler avec difficulté."

[Orden Rosenkreutz]

Une semaine ?

Les yeux du prêtre se voilèrent d'étonnement. Il avait dormit aussi longtemps ? Pourtant dans son esprit ça ne lui avait pas semblé aussi long que ça. Il se dit très ironiquement qu'il aurait pu dormir un mois entier, il ne s'en serait pas rendu compte. Morgan avait du tellement s'inquièter. D'ailleurs le visage du prêtre prit une expression douloureuse alors que le vampire lui avoua qu'il n'avait accepté que son sang. Ca ne finirait donc jamais ?

Il aurait voulu, une fois avant d'acquérir l'éternité, pouvoir à nouveau goûter à des choses plus "humaines". Il n'avait pas spécialement de plat favoris, mais juste une fois, retrouver les saveurs d'une part de lui-même qu'il délaisserait dans peu de temps. Orden avait peur, mais il faisait confiance à son amant. Et puis un souvenir lui revint, lointain, avant sa disparition. Cependant le vampire coupa court à son souvenir.

Vincent.

Il avait dû faire un terrible effort pour ne pas le laisser mourir. Pourtant il ne voulait pas être son ennemi, mais la simple idée de se battre pour l'exclusivité de Morgan lui donnait la nausée. Il ne voulait pas se battre contre lui. Il n'y voyait pas l'intérêt. Et surtout, le prêtre ne voulait pas forcer les choses. Morgan déciderait de lui-même. Orden ne chercherait pas à l'influencer.

Un baiser sur son front, puis un second. Le prêtre ferma délicatement les yeux en imaginant la saveur sucrée de ses lèvres sur les siennes. Il prit une inspiration, et répondit de cette même voix douloureuse.

" Un...un peu. Mais ne t'en fait pas, je pense que dans quelques jours ça ira mieux. "

Orden se saisit délicatement de la main de son amant, et l'emmena avec lui près du lit sur lequel il le fit asseoir. Le prêtre le rejoignit, et laissa choir sa tête sur les genoux du vampire. Ils avaient tout le temps après tout. Et c'était à Morgan de décider. Maintenant qu'ils s'étaient retrouvés, il n'y avait plus rien qu'ils ne pourraient faire.

Ses doigts amoureux éffleurèrent les genoux du vampire. Le prêtre se sentait tellement bien ainsi blottit.

" Tu te souviens.....avant ma disparition, je t'ai annoncé que lorsque je serai devenu comme toi, je t'offrirai ta première fois. J'y tiens toujours mon amour, et ce n'est pas ces deux ans qui m'ont fait changer d'avis. "

Se redressant, il vint quérir avidemment les lèvres du vampire, et d'un geste le renversa sur le lit, avant de se placer à califourchon sur lui. La promenade attenderait encore quelques minutes, et comme ça, ça donnerait l'entière occasion à Morgan de l'habiller. Et pour le prêtre de le dévêtir maintenant. Lui offrant un sourir conquérant, il souleva très légèrement le haut de son amant pour dévoiler son nombril. Orden se pencha et l'éffleura de ses lèvres, en y déposant un millier de baiser papillons.

Puis il remonta lentement, en soulevant ce bout de tissu gênant. Orden jeta un regard brulant à son amant, puis captura ses lèvres. La pointe de sa machoire, son menton, son cou. Il n'épargna aucun centimètre carré de sa peau laiteuse. Et puis soudain, il s'arrêta, et vint reposer son visage sur la poitrine du vampire. Un petit sourire malicieux arquant ses lèvres.

" Nous avons tout le temps. La balade peu bien attendre quelques minutes supplémentaires...mais après, je veux voir ton empire. Mon amour. "

[Morgan d'Albertas]

Morgan fut ramené par Orden sur le lit où le prêtre vint poser sa tête sur ses genoux. Les paroles qu'il prononça firent doucement rire le vampire. C'est vrai, il avait dit à son amant qu'il s'offrirait à lui. Jamais il n'avait laissé un de ses partenaires le dominer et même si Vincent avait plusieurs fois essayé, Morgan s'y était toujours soustrait. Pour lui, il ne pouvait se donner qu'à la personne qu'il aimerait. A part avec Orden, il ne l'avait jamais envisagé avec personne d'autre.

Orden le renversa ensuite sur le matelas, s'installant à califourchon au dessus de lui et s'emparant de ses lèvres avec avidité.
Le vampire poussa un petit grognement de plaisir quand la bouche du prêtre vint se poser sur son nombril. Il enfouit ses mains dans les cheveux sombres et ferma les yeux tandis que les lèvres gourmandes parcouraient son torse peu à peu mis à nu.
Son bas ventre finit de se tendre quand son amant s'empara à nouveau de ses lèvres puis de sa gorge offerte.
Ses bras vinrent enlacer le prêtre

"Si tu veux m'avoir, il va falloir te montrer très persuasif, mon amour...tu crois que tu y arriveras?" lui dit il sur un ton joueur avant de renverser brusquement leurs positions et de saisir ses poignets pour les maintenir au dessus de sa tête.

"En attendant...tu me rends fou...au Diable la promenade, j'ai trop envie de toi..."

Tout en maintenant d'une main les poignets du prêtre pour l'empêcher de le toucher, il attaqua la gorge pâle du bout des dents, s'y acharnant jusqu'à ce qu'une marque rouge fasse son apparition sur la peau laiteuse.
Le tissu encombrant qui recouvrait le torse du prêtre fut promptement déchiré pour dévoiler la peau couverte de cicatrices, cicatrices que ne voyait même pas Morgan. Orden était parfait. Il aimait son être tout entier.
Sa main libre vin ôter le reste des vêtements gênants et une fois son amant nu, Morgan continua sa redécouverte du bout des dents et de la langue.
Buttant sur le membre tendu d'excitation du prêtre, il le parcourut de la langue dans toute sa longueur avant de souffler doucement dessus tout en lançant à son amant un regard provocant.

" Aujourd'hui, c'est toi qui décide, mon amour. Dis moi tout ce que tu veux que je te fasse. Je serai très obéissant" lui murmura t'il sur un ton enjôleur, essayant de maitriser son envie de prendre le prêtre sur le champs. Ils avaient tout leur temps et obéir à son amant le temps d'une chevauchée endiablée ne pouvait que l'exciter davantage.

[Orden Rosenkreutz]

Se montrer persuasif ?

Orden avait relevé la tête, un sourire énigmatique sur le visage. Bien évidemment qu'il se montrerait ainsi. Le prêtre le conduirait à un tel point d'excitation que Morgan le supplierait pour qu'il le prenne. Son esprit se délécta de cette simple idée. Il avait hâte de pouvoir mettre ses pensées à exécution. L'entendre supplier, gémir, frissonner.

Un regard brulant de désir.

Et soudain, le vampire le renversa et leva ses poignets au dessus de son visage. Il gémit en sentant les lèvres de son amant parcourirent son cou, jusqu'à le rougir. Il avait le sentiment de revivre entre ses bras. Son coeur battait à nouveau d'une énergie positive. C'était le bonheur le plus absolu dans l'esprit du prêtre. Il n'avait plus mal, il n'avait plus peur. Il pouvait être lui, sans limites.

Morgan déchira le tissu de son vêtement, et Orden ne vit pas lui-même les cicatrices sur son corps. Son amant le lui montrait aucun dégoût, au contraire. Et lorsqu'il fut enfin nu, le prêtre soupira et se cambra en sentant les lèvres du vampire contra sa peau abîmée. Un cri atténué par la douleur de sa gorge, brisa le silence, alors que son amant glissait sa langue sur toute la longueur de son membre. Il n'en pouvait plus. Son désir était déjà bien grand. La chaleur se massait dans ses reins, ainsi parcouru de fulgurants frissons de plaisir.

Légèrement haletant, il écouta les paroles provocantes du vampire.

Orden le fixa légèrement intrigué, avant que son visage ne se couvre d'une expression malicieuse. Il pouvait lui demander n'importe quoi. Mais en même temps, le prêtre ne voulait pas vraiment d'extravagances. Il poussa soudainement un gémissement de frustration. Goûter ses lèvres, toucher sa peau.....ne pas pouvoir le sentir sous ses doigts était une véritable torture.

" Fais moi languir Morgan. Je veux pouvoir te supplier.....et je te lance un extrême défi....il va falloir que tu fasse preuve de douceur....jusqu'au bout..."

Orden avait insisté sur ce dernier mot. Il tenait vraiment à ce que le vampire le fasse, car il savait qu'un peu de douceur et de lenteur ne ferait qu'exacerber son désir ardent. Le prêtre lui lança donc un regard mi-triomphant mi-joueur. Sa jambre droite se plia légèrement et vint s'appuyer sur le flanc de Morgan l'incitant à se rapprocher de lui.

La balade pouvait bien attendre. Le prêtre tenait plus que tout à retrouver le plaisir qu'il éprouvait autrefois entre les bras du vampire. Et aujourd'hui, cet instant, était l'occasion tant espérée par Orden.

[Si Vincent voyait ça XD]

[Morgan d'Albertas]

La demande d'Orden était très simple mais diaboliquement difficile à appliquer : Morgan allait devoir se montrer doux jusqu'au bout, même quand l'orgasme le rendrait fou. Le vampire n'était jamais doux dans l'acte. Il faisait l'amour presque furieusement, comme si son existence en dépendait. Il aimait sentir le corps sous lui gémir de douleur puis de plaisir avant d'être entrainé avec lui dans le tourbillon des sens. Souvent il mordait en même temps, comblant ses diverses appétits de la plus excitantes des façons. Pourtant il allait devoir se montrer doux. Il venait de promettre à Orden d'exaucer le moindre de ses désirs et maintenant il devait tenir sa parole.

La jambe d'Orden se replia, frôlant sa hanche et le vampire laissa échapper un soupir d'excitation.

" Je vais être lent alors, mon amour...tellement lent que c'est toi qui va vouloir que je sois violent" lui susurra t'il à l'oreille sur un ton provocant avant de poser ses lèvres sur les siennes. Il refusa l'entrée de sa bouche à Orden, se reculant dès que le prêtre voulait approfondir le baiser et se contenta de passer doucement sa langue sur ses lèvres avant de se reculer, frustrant son amant du baiser commencé.

Il s'assit à califourchon sur le prêtre et commença à dessiner des arabesques sur son torse du bout des doigts. Les caresses à peine esquissées frôlaient le bout de ses tétons sans s'y attarder et provoquaient des frissons à son amant en effleurant ses reins.
Les yeux ancrés dans ceux d'Orden, le sourire qu'il lui envoya fut tendre. A cet instant, il l'aimait comme jamais.

"Je t'aime..." lui souffla t'il avant de se pencher vers lui et de parcourir de sa langue le chemin qu'il avait tracé avec ses doigts. Descendant toujours plus bas, il souffla sur le membre de son amant puis le délaissa pour s'attaquer à la peau de ses cuisses. Son regard s'assombrit un instant quand il vit la cicatrice qui avait remplacé sa marque. Il y donna un coup de langue et murmura à nouveau à son amant qu'il l'aimait.
Lui écartant doucement les jambes, il explora du bout de la langue tout ce qui s'offrait à ses yeux, papillonnant à l'entrée de l'intimité du prêtre. Morgan ne faisait jamais de longs préliminaires mais il voulait faire plaisir à Orden.

Puis sans prévenir le prêtre, il engloutit entièrement sa virilité avant de la délaisser après un va et vient.
Il lança un regard coquin à son amant avant de se relever et de commencer à se déshabiller lentement.

[Orden Rosenkreutz]

Orden n'ignorait pas qu'il en demandait beaucoup à son amant. Et d'ailleurs il ne lui en tiendrait pas rigueur si il ne pouvait tenir jusqu'au bout. Tout simplement parce qu'il ne savait lui même si il en serait capable. Mais, ces derniers temps, on ne lui avait pas vraiment manifesté beaucoup de tendresse, du moins dans l'acte en lui-même. Il cherchait désespérément un peu de douceur. Alors, lorsque son amant lui répondit qu'il se montrerait lent, le prêtre lui offrit le plus radieux des visages. C'était pour lui une manière de savourer et de ne pas consumer en quelques instants un plaisir si grand.

Leurs lèvres se rencontrèrent, et Orden tenta de lui répondre, mais à chaque fois qu'il essayait de se lier à lui, Morgan se reculait triomphant de fruster son amant. De temps en temps il lachait un gémissement de frustration. Son souffle s'accéléra lorsqu'il sentit les doigts du vampire tracer d'innombrables arabesques sur son ventre et son torse. Il frissonnait, se tordait dans l'espoir d'en sentir davantage. Son regard ne quittait pas une seconde l'azuré de son amant. Il le trouvait délicieusement attirant, et il ne c'était jamais sentit aussi amoureux qu'en cet instant. Les mots d'amour du vampire lui confirmèrent ce qu'il pensait. Il y répondit en le murmurant également.

La langue humide du vampire rencontra sa peau laiteuse. Orden se combra sous les frissons de plaisir, mais surtout de désir qui le parcourait. Ses doigts glissèrent dans la chevelure pale. Mais durent se résoudre à les quitter car le vampire déscendait toujours plus bas. Il frissonna en sentant le muscle humide s'attarder sur la cicatrice de sa cuisse. Son regard se fit triste. Isaac lui avait ôté son signe d'appartenance à Morgan. Il avait souffert mille morts ce jour là. Cependant, et c'était ce qui le consolait, lorsqu'il serait devenu vampire, il n'aurait plus jamais à souffrir comme autrefois. Il n'aurait plus à vivre en craignant qu'un rival de Morgan l'enlève. Il serait libre de vivre dans ce monde, sans craindre rien ni personne. Enfin personne était un bien grand mot. Le prêtre serait dévoué corps et âme à Morgan.

Soudain, il se cambra alors que son membre fut capturé pour être relaché quelques instants plus tard. Il grogna de frustration avant de jeter un regard suppliant à son amant. Orden était heureux, il savait que Morgan faisait de son mieux. Le regardant se déshabiller, le prêtre se redressa, et ses doigts fébriles vinrent caresser ses hanches. Il savoura la douceur de sa peau blanche, admira son torse mit à nu. Lui aussi voulait jouer. Alors, lentement, il embrassa son torse, et le parcouru de sa langue agile. Il vint s'attaquer aux boutons de chair, les mordillant, puis soufflant dessus une fois ceux-ci suffisemment torturé.

Orden jeta un regard brulant au vampire avant de lui sussurer.

" Laisse moi enlever tes derniers vêtements mon amour...je veux t'admirer....et....si tu ne peux lutter contre ton ardeur, ne t'en fait pas......."

Le prêtre se saisit avidement des lèvres du vampire, pour l'entraîner dans un baiser qui se révèla d'une extrême douceur. Il glissa ses bras autour de la nuque et enroula de ses doigts quelques mèches sombres qui se trouvaient à la base de sa nuque. Rassasié de ce baiser, il le contempla amoureusement.

" Je t'aime Morgan."

Orden caressa voluptueusement son dos, jusqu'à atteindre le creux des reins, et s'y attarda très légèrement. Puis bientôt, il envoya au loin le dernier rempart de tissu du vampire. Alors il l'emmena fébrilement dans une autre valse de tendresse, goûtant comme si il c'était s'agit de la première fois, ses lèvres sucrées. L'une de ses mains glissa sur l'aine et la caressa encore et encore. La peau à cet endroit était si douce. Elle lui semblait d'une extrême fragilité. Le prêtre se demandait comment il aurait pu vivre sans lui. Son amour était si fort, et durant tout ce temps il avait lutté contre lui-même. Lutté contre son désir le plus cher. Rester pour l'éternité auprès de lui.

Bientôt, il cessa tout contact avec le vampire et s'allongea sur le lit. Sa chevelure s'éparpilla autour de son visage, comme une couronne sacrée. Jamais il n'avait semblé aussi lumineux, et aussi bien. Il avait fallu tant de temps pour comprendre. Mais aujourd'hui il était là. Et il ne s'en irait pas. Plus jamais. Morgan était sa moitié, sa chair. Sans lui il n'était absolument rien. Juste un corps sans âme. Avec le vampire, il prenait toute son envergure. Son âme lui semblait si légère. Et il se souvenait qu'un jour, il avait promit au vampire du lui donner des ailes qu'il n'avait jamais eu. Le prêtre tiendrait sa promesse.

Orden étendit les bras vers son amant. L'invitant à goûter la tendresse dont il pouvait faire preuve. Il lui offrit le plus resplendissant des sourires. Tous ses malheurs semblaient si loin.

" Viens......je suis à toi......pour toujours....."

[Morgan d'Albertas]

Se déshabiller se révélait être une tâche ardue quand de longs doigts fins parcouraient ses hanches puis la tâche devint tout simplement impossible quand une langue câline vint s'amuser sur son torse avant de malmener ses deux boutons de chair qui devinrent rapidement très sensibles.
Morgan laissa échapper un gémissement quand Orden s'empara de ses lèvres et qu'ils échangèrent un baiser à la fois doux et brûlant. Le vampire était conscient que son désir extrême allait être difficile à tempérer mais il s'empêcha de renverser son amant sur le lit, le laissant s'amuser avec lui.

Orden lui ôta son pantalon et continua son exploration de ses doigts. Morgan enfouit ses mains dans sa chevelure quand deux mains coquines vinrent enflammer le creux de ses reins et il laissa échapper un second gémissement avant de fermer les yeux et de pencher la tête en arrière, brûlant de passion pour l'homme qui l'étreignait. Leurs lèvres se joignirent à nouveau et Morgan répondit avidement au baiser du prêtre, se délectant de la chaleur de sa bouche, du goût sucré de ses lèvres pâles.

Puis tout contact cessa et Morgan frissonna de froid tandis que son amant s'allongeait sur le lit en la plus excitante des invitations. Il lui rendit son sourire en lui murmurant à nouveau qu'il l'aimait. Orden était beau quand il souriait. Depuis qu'il était revenu, c'était la première fois qu'il voyait son visage rayonner ainsi et cela bouleversa plus le vampire qu'il ne l'aurait cru. Plus jamais personne ne ferait de mal à son amant. Il châtierait celui qui les avait séparé de telle manière que personne n'oserait plus après ça se mettre en travers de son chemin.

L'invitation d'Orden était tentatrice mais Morgan lui lança un regard malicieux.

" Tu capitules déjà, mon amour? Non,non... je vais gentiment faire ce que tu m'as demandé et je vais être très très doux."

Il se saisit de son pied gauche et en mordilla la cheville fine avant de remonter sur le mollet. Il avait envie de dévorer entièrement son amant et c'était bien ce qu'il comptait faire.

" Ça fait des siècles que je n'ai pas gouté de sucre et je ne sais plus très bien quel goût il a mais je suis sûr qu'il n'est pas aussi bon que toi..." lui murmura t'il avant de s'attaquer à sa cuisse. "Mmmm...je vais te déguster..."

Il lui lança un regard absolument indécent avant de lui attraper le bras et de retourner son amant sur le ventre. Il esquissa un sourire gourmand et flatta de la main les petites fesses bombées du prêtre. Ses lèvres reprirent du service, s'attardant au creux des genoux, suivant le galbe d'une fesse, remontant le long de la colonne vertébrale... Il s'arrêta au niveau de la nuque et la mordilla affectueusement tandis qu'un grognement franchissait la barrière de ses lèvres. C'était trop bon pour qu'il puisse se contenir. Il se recula légèrement et ferma les yeux. Il devait être doux pour Orden. Il allait le faire. Il devait le faire.

Légèrement refroidi, il repartit à l'attaque de la nuque de son amant tandis qu'une main aventureuse écartait doucement les jambes du prêtre, avant de venir enrouler le membre coincé entre son corps et le matelas.

" J'ai tellement envie de toi, mon amour..." lui souffla t'il au creux de l'oreille avant de la saisir un instant entre ses dents. " Comment veux tu que je te fasses l'amour? "

[Orden Rosenkreutz]

Capituler ?

Orden n'avait pas vraiment envisagé les choses sous cet angle là. Pour lui c'était une invitation à la luxure mais Morgan semblait le prendre autrement. Il tiqua sous son regard malicieux et lui tendit le même, laissant ses bras retomber le long de son corps. Le prêtre soupira lorsque son amant se saisit de son pied pour en mordiller la cheville. Sa fierté ne fit que s'en dresser davantage, et la chaleur consumait ses reins avec une force inimaginable. Il soupira une nouvelle fois à ses paroles et un léger rire franchit ses lèvres. On l'avait souvent comparé à beaucoup de choses mais pas encore à une friandise.

La dernière phrase le fit rougir et c'est plutôt surprit qu'il vit son amant l'attraper pour le retourner. Il gémit en sentant les lèvres du vampire s'attaquer au creux de son genoux, partie sensible chez lui pour remonter jusqu'à sa nuque qu'il attaqua sans concession. Orden se cambra alors qu'il sentit la main de Morgan s'aventurer sur son corps et se saisir de son membre brûlant. Le prêtre ferma les yeux et tenta de calmer le rythme effréné de son coeur. Sa main délicate glissa entre son corps et le matelas et alla retrouver les doigts du vampire.

Orden avait la vague impression d'être une jeune vierge prête à vivre sa première fois. Parce que avec Morgan, il avait le sentiment qu'il s'agissait toujours du premier rapport. Il découvrait une nouvelle facette de son amant, et celle là, sensuelle et lente le faisait vibrer plus que de mesure. Ce qu'il lui sussura à l'oreille fini de l'achever. Orden eu grand peine à réfléchir tellement il se sentait troublé. Tournant la tête, et jeta un regard langoureux au vampire. Son visage d'ordinaire si pale était ponctué de petites tâches rosées. Son souffle brulant s'accelerait avec les minutes, et il ne savait plus comment contrôler son désir. Morgan le rendait fou. Complètement fou. Le voir agir ainsi le troublait. Il ne l'aurait pas cru capable de le pousser aussi loin.

Le prêtre adorait ce petit jeu qui ne faisait que l'exciter davantage. Cette main sur sa fierté. Son dos si proche du sien. Pourtant, il ne le touchait pas, et son désir le rendait dingue. Haletant, il essaya plusieurs fois de répondre, mais ne laissa échapper que des gémissements. Sa main libre se serra autour des draps. L'homme déglutit, et prit enfin la parole.

" Je....a...avec passion.....tu....tu me rends dingue Morgan.....mais....je...je veux que....tu le fasse...da...davantage...."

Orden laissa échapper une nouveau gémissement. Son corps haletant et brulant tremblait un peu. Son désir le consumait entièrement. Puis il attrapa de sa main libre le bras du vampire qu'il attira près de ses lèvres. Le prêtre mordilla la peau délicate du poignet jusqu'à la rougir, puis, il la lécha pour en effacer les marques. Il n'y tenait plus, il voulait être prit sur le champ. Et rien que cette pensée faillit le faire venir tout de suite. Il plaqua ses doigts sur ses lèvres pour s'empêcher de gémir trop fort. Les yeux à nouveau clos, il chercha à se calmer. Il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Jamais il n'avait été autant excité, et c'était peu de le dire. Pourtant son plaisir avait toujours été grand dans les bras du vampire. Mais il n'aurait pu deviner qu'un jour, il le serait davantage. A un point qu'il n'aurait pu imaginer.

" Prends moi........"

[Morgan d'Albertas]

Orden semblait apprécier le traitement qui lui étaient prodigué à en croire ses gémissements de plaisir. Morgan pouvait sentir son cœur battre à vive allure dans sa poitrine, sa respiration se faire plus haletante à chaque va et viens sur son membre. Ses reins se cambraient, ses yeux se fermaient... le plus beau tableau que Morgan ait jamais vu. Le vampire se délectait de la vue de son amant se tordant de plaisir et de désir sous lui. Chacun de ses gémissements l'électrisaient un peu plus, rendant son état d'excitation de moins en moins supportable.

Un sourire satisfait vint orner ses lèvres quand il constata que le prêtre n'arrivait même pas à articuler une réponse cohérente à sa question. Comme ça, il voulait qu'il le rende plus dingue encore? Il le ferait avec plaisir et même s'il devait contenir douloureusement son excitation, il ne le prendrait pas tant qu'il ne le supplierait pas. Il voulait que son amant arrive au point de rupture, qu'il sente le désir lui ravager l'esprit et le corps. Ensuite il le prendrait, mais pas avant.

Le vampire gémit sourdement quand les dents du prêtre vinrent agacer son poignet. Mords moi, avait il envie de dire à son amant, mais il ne lui en laissa pas le temps, délaissant son poignet pour se mordre la main et éviter de gémir trop fort. Morgan sentait le corps sous lui devenir fébrile. Une pellicule de sueur le recouvrait, incroyablement sexy, et le vampire vint en recueillir la saveur salée aux creux de sa colonne vertébrale. Jamais Morgan n'avait pris un tel plaisir lors de préliminaires. Il aurait aimé pouvoir parcourir Orden de sa langue et de sa main pendant des heures mais il savait que son désir puissant l'en empêcherait.

Il sourit à nouveau quand Orden lui demanda de le prendre. Il se ferait un plaisir de lui obéir mais ils allaient devoir souffrir quelques instants de plus. La délivrance ne serait que meilleure.

" Sois patient..." lui souffla t'il, lui même essoufflé par le désir, au creux de l'oreille.

Se relevant un peu, il écarta un peu plus les jambes de son amant, ne cessant pas ses caresses sur son membre. Il porta les doigts de sa main libre à ses lèvres, les humecta et le plus lentement possible, il commença à caresser l'entrée de l'intimité du jeune homme, n'y entrant qu'un millimètre avant de le ressortir. Il rêvait de pénétrer entièrement ce corps palpitant et il se mordit la lèvre jusqu'au sang pour ne pas se ruer sur lui. Haletant, il continua pendant de longues secondes sa divine torture, laissant croire au prêtre qu'il allait enfin entrer ses doigts, puis se dérobant au dernier moment, exacerbant sa frustration. Sa langue vint jouer à son tour et ivre de désir, Morgan retourna soudain son amant et engloutit sa virilité entre ses lèvres avides, lui donnant à ressentir toute l'étendue de ses talents. Un doigt entra enfin en lui.

Morgan prenait feu. Donner du plaisir à son amant sans s'en donner lui même le mettait dans un état second et ses lèvres accomplissaient à merveille leur œuvre, emmenant lentement le vampire vers une jouissance proche de l'extase.

[Orden Rosenkreutz]

Orden se sentait brûler, se consumer à petit feu alors que Morgan continuait sa lente torture. Il gémit en sentant les lèvres du vampire venir cueillir au creux de ses reins la saveur salée de sa sueur. Cette sensation de fébrilité était presque nouvelle pour lui. Lui, le prêtre qui avait toujours fait preuve d'un contrôle hors du commun se laissait complètement aller aux soins de son amant. Pas qu'autrefois il ne faisait pas de même, mais il avait toujours eu une certaine retenu à montrer ce qu'il ressentait. Après tout, il avait été élevé pour devenir un chasseur impitoyable. Un rival parfait pour Morgan. C'était seulement après tout ce qu'il avait vécu qu'il pouvait montrer ses faiblesses et ses émotions. Jusque là il avait toujours essayé de préserver Morgan, mais il savait désormais que ce n'était absolument pas ce que le vampire voulait. Il l'avait comprit aujourd'hui. Il ouvrait sa pensée et ses émotions seulement pour lui.

Le prêtre grogna de frustration lorsque son amant lui murmura qu'il devrait être encore un peu patient. Il gémit en songeant que même son souffle contre son oreille le rendait dingue. C'était comme si chaque parcelles de son corps c'étaient transformées en un récéptacle puissant au plaisir. Et le moindre éffleurement aurait pu le conduire directement à la jouissance si il ne se retenait pas douloureusement.

Et puis soudain un doigts vint se poser à l'entrée de son intimité. Orden gémit d'impatience et de frustration, car à l'instant même où il croyait que enfin Morgan allait ceder à son désir, il retirait ce doigts pour recommencer encore. Haletant et fébrile, il se débattait faiblement contre le plaisir inimaginale qui l'envahissait. Il pouvait même entendre son coeur battre douloureusement dans sa poitrine. Un bruit assourdissant même pour lui. C'est alors que sans vraiment comprendre, le prêtre se retrouva sur le dos, et les lèvres rosées du vampire se saisirent de sa fierté dressée alors que le doigts tant attendu entrait enfin en lui.

Orden se cambra et cria à la limite de l'extase. Maladroitement ses doigts vinrent chercher la chevelure d'ébène de son amant. Il scandait son nom sans même s'en rendre compte, plongé dans les brumes d'un plaisir sans bornes. Ses hanches se mirent à bouger très légèrement, et pour s'empêcher de crier plus fort encore, il se mordit la langue jusqu'au sang. Après quelques minutes de ce petit jeu, le prêtre redressa le visage du vampire et s'empara avidement de ses lèvres lui faisant partager le goût de son sang. Une de ses mains alla caresser l'aine, tandis que d'un doigts il éffleurait la virilité du vampire sur toute sa longueur. Il l'avait frustré au delà du possible maintenant c'était à lui.

Et puis il n'y tenait plus.

Rompant le baiser, il jeta un regard suppliant à son amant. Son corps était tendu par le plaisir. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait à un rythme déraisonnable. Son souffle brûlant venait s'écraser sur la peau blanche du vampire. Ses jambes même tremblaient légèrement d'excitation.

" Mo...Morgan....je...je t'en supplie....prends moi....prends moi.......je n'y....tiens....plus..."

Fébrile, il détourna la tête et laissa échapper un autre gémissement. Il se mordit la lèvre pour ne pas en pousser d'autres. Juste la proximité de leurs deux corps l'excitait. Il se demandait comment il était possible de ressentir un tel plaisir sans en mourir sur le champ. Son corps et son esprit se consumaient lentement. Il venait d'arriver à son point de rupture car si Morgan prolongeait encore l'attente, il allait pour de bon rendre fou Orden.

Un autre regard suppliant.

" Morgan........"

[Morgan d'Albertas]

Morgan arrivait lentement à ses fins. Sous lui, Orden devenait fou et il pouvait sentir le cœur du prêtre s'emballer et son sang pulser douloureusement dans ses veines. Patient et appliqué, le vampire continuait de jouer avec son membre, le suçant comme si c'était la dernière fois et il redoubla d'ardeur quand les mains de son amant vinrent s'enfouir dans ses cheveux. Les hanches d'Orden venaient à la rencontre de ses lèvres et les gémissements du jeune homme se transformaient peu à peu en cris.

Au moment où Morgan allait s'arrêter de peur de voir son amant jouir trop vite, celui ci lui attrapa son visage et l'entraina dans un baiser vertigineux où le goût âcre du sang exacerba les sens échauffés du vampire. Le souffle brûlant d'Orden fit gémir sourdement le vampire qui ferma les yeux, pris de vertige par ce plaisir intense. Ça avait toujours été bon avec Orden mais là ça dépendant l'entendement. Le vampire avait l'impression de partir en cendre. Le moindre contact avec son amant le rapprochait d'une jouissance qu'il avait du mal à contenir.

Puis Orden le supplia de mettre fin à cette torture qui allait finir par les tuer tous les deux. Morgan plongea son regard clair devenu métal en fusion dans celui de son amant. En temps normal, il lui aurait décroché un petit sourire narquois avant de le prendre avec fougue mais là, il était dans le même état de folie que lui. Haletant, le corps tremblant de désir, il ne pouvait que dévorer des yeux le prêtre, plus beau à cet instant que tout ce qui pouvait exister sur la terre. Jamais il ne l'avait vu dans un tel état d'excitation et d'abandon. Et il sentait lui aussi au bord de l'évanouissement.
Quand Orden souffla son prénom sur un ton suppliant, quelque chose se déconnecta dans son cerveau et posant une jambe de son amant sur son épaule, il s'installa entre ses jambes et entra lentement en lui sans un bruit, le souffle coupé. Chaque centimètre gagné l'entrainait dans un plaisir sans nom et quand il fut entièrement en lui, il ne put que fermer les yeux.

"Orden..." souffla t'il avant de poser son visage dans son cou et de commencer un va et vient douloureusement lent. Parsemant de baisers la gorge pâle, il ne cessait de scander son nom tout en allant doucement en lui. Enroulant l'une de ses mains autour du membre érigé du prêtre, il calqua ses mouvements sur ceux de ses coups de reins qui s'accentuaient peu à peu.
Morgan avait perdu pieds. Le monde n'existait plus autour d'eux et sa jouissance arrivait à grands pas tandis qu'oubliant sa promesse, il se faisait plus dur et plus passionné dans ses va et vient.
Il posa ses lèvres devenues brûlantes sur celles d'Orden et un nouveau baiser sanglant s'ensuivit tandis qu'excité par le liquide carmin, Morgan perdait toute précaution.
S'arrachant au baiser, il posa l'autre jambe d'Orden sur sa deuxième épaule et le pénétra plus encore, laissant libre court à ses gémissements. Orden était en train de lui faire vivre la plus formidable expérience sexuelle de toute son existence et il ne pouvait plus se retenir.

il plongea à nouveau son regard dans le sien.

"Orden...ne m'en veux pas...je vais te prendre tellement fort que je vais en mourir...ne m'en veux pas..." gémit il, perdant toute mesure. Sa bouche vint se poser sur son coup et pris de passion, ses dents s'enfoncèrent dans la chair tendre tandis que le goût du sang lui faisait perdre la raison. Son corps s'emballa, plaquant celui du prêtre contre le matelas dans un corps à corps furieux. Une main agrippant la nuque de son amant, une fulgurante décharge électrique traversa soudain tout son corps tandis qu'un cri venait se répercuter sur les murs de la pièce. Le corps secoué de spasmes incontrôlables, il jouit si violemment que l'espace d'un instant, il ne vit ni n'entendit plus rien. Son cri de délivrance se transforma en un gémissement passionné tandis que son corps se tendait encore et encore, lui donnant la sensation qu'il ne pourrait plus jamais jouir après un tel orgasme.

Tremblant, il s'écroula sur le corps de son amant , le serrant convulsivement contre lui en léchant fébrilement les perles de sang qui coulaient encore le long de sa gorge. Il ne pouvait s'arrêter de gémir, le corps épuisé, l'esprit vide de tout ce qui n'était pas Orden.

"Orden...pardon...pardon...je t'ai fait mal...je t'avais promis..." lui soufflait il, sans force, alors qu'une tristesse sans nom l'envahissait. Il lui avait promis d'être doux et jamais il n'avait été aussi violent. Mais il l'avait rendu fou, il n'avait pas pu se contrôler.
Etreignant avec force le prêtre, il ne pouvait se résoudre à se retirer de lui. L'orgasme l'avait terrassé et il n'avait même pas la force de rouler sur le côté pour libérer son amant de son poids.

[Orden Rosenkreutz]

Quelque chose s'écroulait.

Orden se sentait perdre peu à peu pieds. Le plaisir fulgurant qui l'envahissait ne lui permettait plus aucune pensée cohérente. Il n'y avait que Morgan, et rien que lui. Son corps, sa chaleur, ses baisers, son regard. Il lui fallu un temps avant de réaliser que ses prunelles devenues lave, semblaient le pénètrer avec une force qu'elles n'avaient jamais eu. Le prêtre se sentait fondre, ce regard, ce simple regard lui donnait envie de jouir presque immédiatement. Il en avait le souffle coupé tellement son désir était immense. Et à l'instant, il se savait en parfaite harmonie avec son amant.

Harmonie ?

Mais c'était devenu plus que ça. Il avait la sensation de faire véritablement un avec lui. L'acte sexuel semblait prendre tout son sens aujourd'hui. Le prêtre su dès lors que jamais il ne voudrait quitter ces bras, cette étreinte. Egoïstement, il souhaitait que jamais personne d'autre que lui ne vive cet instant d'extase avec le vampire. Il voulait que ce soit son privilège. Le sentiment de devenir poussière entre ses bras, d'être uni dans l'éternité. Orden voulait être possédé sur le champ. Et si il devait vendre son âme pour vivre pareil moment, alors qu'il soit damné pour l'éternité.

C'est alors que Morgan souleva lentement sa jambe pour la poser sur son épaule. Le prêtre frémit d'excitation, mais il ne s'attendait absolument pas à ce qui allait suivre. Il retint son souffle alors que son amant le pénétra avec une lenteur effrayante. Orden eu soudain l'impression d'être déchiré en deux tellement le plaisir fut grand. Comment était-ce possible ? Comment pouvait-on ressentir une passion aussi intense ? C'était inimaginable, inconcevable, et pourtant. Ses doigts se crispèrent sur les draps alors que détournant la tête, il se mordit la lèvre pour ne pas crier. Mais ce fut un combat de perdu, et se cambrant il laissa échapper un hurlement de pure extase.

Son nom prononcé dans un murmure.

Lorsque le vampire se mit à onduler en lui, ses sensations montèrent de nouveau d'un cran. Son esprit était à la limite de la rupture. Sa peau humide, son souffle brulant, il le rendait complètement fou de désir. Tremblant, il ne savait plus comment agir, son cerveau avait semblait-il, oublié ce que mouvement et parole voulait dire. Dans un effort surhumain, il glissa ses bras autour de la nuque du vampire, et tendit le cou pour qu'il puisse s'en délecter. Ses lèvres sur sa peau le rendait ivre de désir. Le moindre effleurement l'excitait, et le sentir en lui, sa main sur sa fierté ne lui faisait sentir que davantage l'extase qui se profilait. Son corps agité de spasmes témoignait de l'abandon total dans lequel se trouvait Orden.

Un baiser.

Et puis son autre jambe alla rejoindre l'épaule du vampire alors qu'il s'enfonçait davantage en lui. Le prêtre s'agita contre le corps de son amant. Son esprit était complètement déconnecté, et il scandait le nom du Morgan avec force. Il avait lui même oublié la promesse du vampire depuis longtemps. Son regard brulant revint dans le sien, et le prêtre chercha par tout les moyens à s'y soustraire pour ne pas jouir immédiatement. Il eut grand peine à saisir le sens de ses mots. De toute façon il n'en eu pas le temps. Le vampire posa ses lèvres contra sa gorge laiteuse et y mordit avec passion. Les coups de reins s'accentuèrent, plus violent qu'ils ne l'avaient jamais été. Gémissant, sa voix se mua en un cri puissant qui résonna dans la pièce.

Orden réclamait encore cette violence, il la voulait. Et à chaque coup de reins, Morgan buttait dans ce point si sensible qui l'amena progressivement vers l'extase. Ses doigts pressaient la nuque du vampire. Il n'en pouvait plus. Le prêtre se cambra, au bord de la folie. Un orgasme fulgurant le traversa consumant définitivement son corps et son esprit. Durant ce court instant, secoué de spasmes, il n'entendit guère plus rien. Il n'y avait plus que ce plaisir brulant, un plaisir qui venait de l'enfer lui-même tellement il fut grand.

Et puis tout s'arrêta.

Morgan retomba lourdement sur lui. Le souffle court, Orden fixait silencieusement le plafond. Ses mèches sombres et humides lui collaient au front. Le plaisir se dissipait lentement. Il laissa cependant échapper un léger gémissement alors que le vampire venait recueillir les quelques gouttes de sang qui glissaient sur sa gorge laiteuse. Son esprit s'échappait, il était bien et à la fois térrassé par la force fulgurante de l'orgasme.

Ce fut la voix du vampire qui le ramena. Un peu surprit il le contempla le sérrer avec force. Il s'excusait ? Mais de quoi ? Quelques secondes passèrent, et sa lucidité revint enfin. Orden glissa amoureusement ses bras autour du corps chaud de son amant. Ses doigts vinrent jouer avec sa chevelure d'ébène. Fermant les yeux, il vint embrasser le haut de son crâne.

" Que je sois damné. Morgan....tu n'as pas à t'excuser. J'ai passé l'instant le plus merveilleux de toute mon existence. Jamais je n'aurais pensé qu'un jour nous ferions l'amour avec une telle force, une telle osmose. J'ai eu l'impression de faire un avec toi. Je aah...."

Orden plaqua une main sur sa bouche rouge de honte. Il venait de bouger très légèrement, et rien que ça avait suffit à raviver quelques secondes les brumes du plaisir qui se dissipait plutôt lentement. Inspirant un bon coup, il chercha un capter le regard de son amant pour se concentrer quelque peu. La virilité de Morgan était toujours en lui. Sa peau lui semblait comme à vif, et il avait du mal à réaliser que le plaisir avait été aussi grand. D'ailleurs son souffle plutôt chaotique s'accelera encore. Le prêtre était vraiment mort de honte, et il détourna très légèrement la tête. Puis après un instant, il vint cueillir amoureusement ses lèvres.

" Pardon...je crois que le plaisir ne s'est pas encore tout à fait dissipé. Je t'aime Morgan. Tu m'as offert un instant que je n'oublierai jamais. Je t'aime, je t'aime...nous nous sommes enfin retrouvés, je suis si heureux, je t'aime...."

Et se disant, il déposa de petit baiser sur le visage du vampire, avant de laisser choir sa tête contre les draps humides. Fermant les yeux, il chercha un reprendre un souffle normal. Son corps était encore tendu par l'orgasme, il lui faudrait sans doute plusieurs minutes avant de s'en remettre.
Ses doigts carressèrent tendrement la chevelure de son amant. Il était bien, terriblement bien et le prêtre souhaita que ce bonheur dure l'éternité.....

[Morgan d'Albertas]

Morgan était épuisé. Terrassé par l'orgasme qui l'avait foudroyé, il était sans force, le corps secoué de légers tremblements, le souffle court. Tout mouvement lui était impossible à faire et il avait du mal à retrouver ses esprits tant la violence du plaisir l'avait emporté loin. Il se sentait incroyablement faible. Depuis qu'Orden était inconscient il n'avait que très peu mangé et l'incroyable orgasme qu'il avait ressenti avait fini par ronger ses dernières forces.
Il reposa sa tête engourdie sur le torse de son amant, respirant son odeur et écoutant les battements hiératiques de son cœur. Comme il battait vite...si le sien battait encore, aurait il été aussi rapide? Sans doute... d'ailleurs il avait presque l'impression de l'entendre battre tant tout son être vibrait de passion pour Orden.

Les yeux fermés, il sourit aux propos du prêtre. Oui, ils n'avaient fait qu'un. Jamais il n'avait ressenti un tel plaisir, une telle plénitude. C'était même trop bon pour être réel. Une telle jouissance ne pouvait exister.

Et pourtant le gémissement que poussa Orden fut la preuve de leur éteinte torride. Ils échangèrent un long baiser et Morgan rit doucement en voyant la rougeur sur les joues de son amant, gêné de ressentir encore des bribes du plaisir qu'il lui avait donné.

"Moi aussi je suis heureux, mon amour... et ne t'excuse pas toi non plus. J'adore te regarder après l'amour...et là , c'est absolument prodigieux." lui dit il en dévorant du regard ses yeux voilés par le plaisir, ses joues rouges et sa bouche entrouverte laissant passer gémissements et halètements dès que leurs peux se touchaient.

Orden ferma les yeux après l'avoir embrassé et reposa sa tête contre le matelas. Morgan sourit à nouveau et remit sa tête contre son torse. Une main sur la hanche du prêtre, il la caressa doucement en frissonnant. Rien que ce contact l'avait embrasé.
Mais il était trop faible pour bouger plus.

"Orden...fais moi basculer sur le côté si je suis trop lourd...tu m'as achevé...je ne peux plus bouger...pas envie de toute façon." murmura t'il, au bord du coma. Tout son corps était lourd. Trop de fatigue et trop de plaisir l'engourdissaient peu à peu.

[Orden Rosenkreutz]

Orden était incroyablement heureux. Il avait vécu un moment qu'il espérait revivre un jour. Il avait retrouvé son amant tel qu'il l'avait laissé et plus encore. Le prêtre avait véritablement l'impression d'avoir sceller un pacte avec Morgan, un pacte qui le liait à lui pour l'éternité, alors qu'il n'était pas lui même un vampire. Il le sentait au plus profond de son être, gravé dans sa chair. Son amant avait laissé un marque indélébile bien plus porteuse de sens que tous les tatouages de la Terre.

Morgan se mit à rire légèrement. Le prêtre le fixa un peu surprit et détourna la tête gêné et un peu contrarié quoique amusé par l'attitude de son amant. " Te moque pas de moi c'est pas drôle " Finit-il par lacher. Il avait vraiment honte d'être autant éprouvé par l'orgasme fulgurant qui les avait consumé tout les deux. D'ailleurs il avait un mal fou à se défaire de cette chaleur qui lui rongeait les reins. Morgan était collé à lui, son souffle brulant s'écrasant sur sa peau, ses doigts qui caressaient ses hanches. Orden laissa de nouveau échapper un gémissement. Du plat de la main il se tapa légèrement le front. C'était pas possible, il était quand même pas assez excité pour un deuxième round !

Heureusement pour lui, le vampire était trop faible et lui aussi. Mais plus il essayait de se départir de cette sensation de plaisir, plus celle-ci revenait avec une force incroyable. C'était la première fois de son existence qu'il n'avait plus aucun contrôle sur les émotions de son corps. Et pour autant qu'il le sache ça lui plaisait autant que ça le contrariait. A dire vrai il ne c'était jamais cru aussi endurant pendant l'acte. Ces deux ans passés loin de lui ne l'avait peut-être pas affaiblit tant que ça.

Morgan prit la parole, et Orden ouvrit les yeux. Il embrassa le sommet de son crâne.

" Je ne pensais pas pouvoir t'achever un jour mon amour. Mais si je te bouge je crois que c'est toi qui va m'achever....je crois que...si...si je fais ça....je...je vais .....jouir encore une fois. "

Le teint d'Orden vira au cramoisi. Puis reprenant un peu de contenance, il continua.

" De toute façon je n'en ai pas envie. Je me sens bien contre toi. Tu as l'air si faible mon amour......." "

Le prêtre se souvint alors que Morgan lui avait implicitement avoué qu'il ne c'était pas nourrit ces derniers jours. Une certaine tristesse vint habiter son regard d'acier. Orden amena son poignet à ses lèvres et y mordit jusqu'à ce que le sang en coule. Il contempla un instant le liquide vermeille avant d'approcher la blessure des lèvres de son amant.

" Bois Morgan....s'il te plais. Je n'aime pas te voir comme ça. Bois. Si tu préfère tu peux même t'abreuver à la source. Ne crains rien, il ne m'arrivera rien. "

Et pour l'inciter à se nourrir, il approcha le visage du vampire près de sa gorge laiteuse.

" Bois mon amour. "

[Morgan d'Albertas]

Morgan somnolait, engourdi par le plaisir qui se diffusait lentement dans ses veines, le plongeant dans une douce torpeur. Ses doigts caressaient doucement la hanche d'Orden qui frissonnait à chaque effleurement et laissait échapper de ses lèvres quelques gémissements plaintifs. Il n'avait pas de mal à croire les paroles du prêtre car lui aussi n'arrivait pas à dissiper les brumes du plaisir qui l'enveloppaient. Il sentait la peau humide et brûlante sous lui, la respiration encore saccadée, les yeux voilés de désir de son amant et s'il n'avait pas été aussi puisé il l'aurait repris sur le champs.

Orden avait remarqué son état de faiblesse. Dans d'autres circonstances, il n'aurait pas aimé se sentir si vulnérable mais à présent, il n'en avait cure. Orden aurait très bien pu le tuer, il n'aurait pas esquissé un mouvement.
Le vampire ferma les yeux, épuisé. Il avait sommeil et le corps chaud du prêtre sous lui lui procurait un sentiment de bien être s'apparentant à la béatitude.

Puis soudain, l'odeur du sang envahit ses narines et il ouvrit les yeux, sa nature vampirique se réveillant malgré son extrême fatigue.Orden s'était entaillé le poignet et lui demandait de boire.

"Idiot...je ne veux pas que tu te blesses..." lui souffla t'il tandis que bien malgré lui, sa langue venait avidement lécher la plaie.

Mais quand Orden lui présenta son cou, il gaspilla ses dernières forces en s'arrachant à son étreinte. Il retomba sur le dos à côté du prêtre. Le goût du sang d'Orden excitait ses papilles et son instinct monstrueux lui hurlait d'assouvir sa faim mais il se connaissait. Il était affamé et il risquait de vider les veines de son amant, emporté par sa soif dévorante.

"Non...je vais te tuer...si je fais ça...arrête de me tenter..." gémit il. Il roula doucement sur le côté et, en position fœtale, vint se lover contre son amant.

"Je vais...dormir...un peu...oui...dormir..." et il sombra dans l'inconscience, terrassé par le manque et la fatigue de ce qu'ils avaient vécu.

[Orden Rosenkreutz]

Orden voulait que son amant recouvre ses forces. Il était véritablement inquiet pour, car jamais il ne l'avait vu aussi faible. Très ironiquement il songea qu'il était bien le seul à pouvoir mettre Morgan dans un état pareil. Il se mordit la lèvres, il ne savait pas quoi faire pour prendre soin de lui, pour raviver sa vie d'immortel. D'ailleurs le plaisir qu'il avait ressentit jusqu'à maintenant s'envola définitivement tant l'inquiétude grandissait en son coeur.

Le vampire lécha avidement sa plaie, ce qui eut pour effet de la refermer presque aussitôt. Il lui jeta un regard désolé alors qu'il refusait le sang qu'il lui proposait. Puis il s'arracha à ses bras laiteux et se recroquevilla sur le côté du lui. Le coeur d'Orden s'arrêta de battre quelques secondes. L'idée qu'il puisse le tuer ne l'avait même pas éffleuré. Le temps qu'il avait passé près de Morgan lui avait fait presque oublié à quel point les vampires pouvaient devenir dangeureux lorsqu'il cedait à leur pulsions meurtrières. Et Morgan était sans nulle doute le champion toute catégorie.

Son amant vint se lover contre lui. Orden se redressa vivement. Il posa sa main délicate sur l'épaule de Morgan et le secoua très légèrement. L'inquiétude commença à le gagner. Le vampire venait de perdre connaissance. Une larme glissa de sa joue. Jamais il ne l'avait vu dans un tel état de faiblesse. Morgan, lui d'habitude si fort et si résistant. Et bien entendu Orden savait qu'il en était responsable. Le vampire avait dû se ronger les sangs lorsque lui-même était inconscient.

Il fallait qu'il fasse quelque chose, mais quoi ? Il n'était pas capable de le sauver, il n'était qu'un humain. C'est alors qu'un nom s'imposa à son esprit. Il était le seul. Vincent. Le prêtre s'arracha du lit, et recouvrit le corps du vampire d'un drap. Acte dérisoire mais c'était tout ce qu'il pouvait faire. Avisant la penderie, il se saisit des premiers vêtements qui lui tombèrent sous la main, une chemise blanche, un pantalon et des chaussures de même couleur. Une fois habillé, il vint déposé un tendre baiser sur les lèvres du vampire.

" Je vais chercher de l'aide mon amour...."

Orden essayait vainement de se rassurer, mais c'était peine perdue. Il était catastrophé de voir dans quel état il avait mit le vampire. Et la culpabilité grandissait à mesure que les minutes s'égrainaient. Sans perdre plus de temps, il sortit rapidement de la pièce, tout en priant pour que Vincent soit dans le manoir.

[=>Petits Salons]

[Vincent Lonenlill]

[ Petits salons. (sauvetage...) ]

Orden n'avait pas tremblé lorsqu'il l'avait saisi par le col. Vincent avait même lu une détermination farouche dans son regard. Cet humain n'allait peut être pas être si facile à rayer de la carte. Il y avait sans doute quelque chose de combattif dans cette petite chose frêle et le vampire comprenait mieux les raisons de l'entichement de son compagnon pour l'humain. Il avait été surpris de voir que Morgan s'était amouraché d'une créature faible et geignarde mais peut être avait il eu un jugement erroné. Il faudrait surveiller de très près Orden.

Celui était revenu vers la porte tout en lui répondant que Morgan était dans sa chambre. L'idée que son amant soit là bas plutôt que dans la sienne fit grincer des dents le vampire mais il laissa tomber un moment sa jalousie pour s'élancer à la suite de l'humain avant de le dépasser et se rendre à l'étage. Il tentait de prendre contact par la pensée avec son compagnon comme ils avaient souvent coutume de le faire mais un silence de mort répondait à ses appels, le laissant désemparé.

Il entra dans la chambre et vit immédiatement Morgan, allongé sur le lit, recouvert d'un drap et inconscient.
Il se précipita vers lui et le saisit à bras le corps.

"Morgan. Il ne faut pas que tu dormes. Tu le sais bien! Réveille toi!"

Quand le manque de sang affaiblissait un vampire, il fallait qu'il résiste au sommeil car sinon, il risquait de ne plus se réveiller.

Le corps fin et pâle était inerte. Vincent saisit le visage aimé entre ses mains et déposa un baiser sur son front glacé. Il y a quelques instants, il était furieux mais à présent, l'inquiétude avait remplacé tout autre sentiment en lui. Qu'importe si son amant était nu. Qu'importe que la pièce sentait le sexe et la sueur. Tout ce qui importait, c'était que Morgan rouvre ses yeux à nouveaux.

Se saisissant d'un petit couteau qu'il avait toujours dans sa poche, il s'entailla profondément la paume de la main. Le sang coula, rouge et sombre. Il reprit Morgan dans ses bras et, lui penchant la tête en arrière, fit couler le liquide dans sa gorge.

"Avale mon cœur. Bois jusqu'à la dernière goutte. Il faut que tu me reviennes pour que je puisse te traiter d'imbécile."

Il déposa un nouveau baiser sur son front. Fébrile, il attendait la moindre réaction de son amant prouvant qu'il revenait à lui. Orden était complètement sorti de son esprit à cet instant. Il ne pensait qu'à Morgan. Il était son créateur, son ami, son dieu. Sans lui l'existence serait un enfer.

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