Home Sweet Home [Morgan d'Albertas]

[Orden Rosenkreutz]

[Deux ans plus tard....n_n]



Des bruits de pas précipités. Une personne effrayée. Elle courait, encore et encore. Elle voulait échapper à ce qui la suivait depuis quelques minutes déjà. Elle tourna dans une ruelle, puis une autre. Elle croyait avoir réussi à le semer, mais elle continua à presser le pas. Ses longs cheveux noirs ondulaient dans son dos. Sa poitrine se soulèvait à une vitesse presque démesuré. La jeune fille avait eu si peur, finalement ce n'était rien. Mais alors qu'elle passait à une intersection, une main se saisit violemment de ses cheveux et la traina en arrière.

L'adolescente se débattit, hurla. Pour que quelqu'un l'entende, que quelqu'un lui vienne en aide. Mais la rue était déserte, personne n'en saurait rien. Non personne. Bientôt, son agresseur la plaqua violemment contre un mur, lui arrachant un hoquet de douleur. Elle croisa alors le regard de l'homme, et fut effrayé d'y voir une telle froideur. D'une main, il remonta ses poignets au dessus de sa tête, la bloquant ainsi dans le moindre de ses mouvements. De l'autre, il s'empara d'un long poignard au manche ciselé, et à la lame noire, qu'il colla tout près de la gorge de sa victime.

Le jeune fille gémit, et se tortilla. Elle ne voulait pas mourir. Pas comme ça, pas ici. Mais son aggresseur n'en fit rien, et il se contenta seulement d'éffleurer sa gorge avec la pointe de son arme. Bientôt il la pressa très légèrement et contempla le sang couler sur la peau laiteuse. Son regard se fit carnassier, et les gémissements désespérés de la jeune fille redoublèrent. L'homme se pencha sur ce cou offert et pressa d'un coup de dent le sang qui ne demandait qu'à jaillir. Il frissonna sous le plaisir de sentir cette vie s'échapper lentement du corps de son propriétaire. Mais se lassant très vite de ce petit jeu, il finit par minutieusement entailler le visage de sa victime, traçant de léger sillons rouge dans sa peau d'albâtre. L'adolescente se débattit en hurlant de douleur.

Le visage de l'homme se crispa. Que ce cri pouvait être agaçant. Ayant perdu tout son plaisir, il trancha définitivement la gorge de cette enfant de Dieu.
Orden fixa froidement le corps s'affaisser sur le sol. Elle n'avait aucun intérêt cette pauvre petite humaine. Calmement, il contempla le sang s'écouler lentement sur la pavé, les yeux de sa victime encore ouverts, surpris dans leur dernière vision.

Le prêtre soupira puis essuya la lame de son poignard, avant de le ranger à sa ceinture. Fouillant calmement dans sa poche, il sortit son paquet de clopes puis s'en alluma une tout en s'éloignant du cadavre. La pluie se mit à tomber. Orden releva la tête et contempla la Lune éternelle. Deux ans. Deux ans qu'il n'avait pas mit les pieds à New York. La ville était restée la même, immuable. Est-ce que lui aussi n'avait pas changé ? Etait-il resté le même avec ces années ? Il l'ignorait, mais il ne chercherait pas à croiser sa route.

Il était parti sans rien dire, alors qu'il avait tant besoin de lui. Il l'avait abandonné, sans une explication. Et sans doute que son amant avait du ressentir une profonde détresse, mais également une profonde rage. Mais quand bien même il le torturerait, jamais il ne lui dirait la vrai raison de son départ. C'était un secret qui devait le rester du moins pour l'instant. Et puis arriverait-il seulement à le reconnaître ? Son visage était certes le même, mais ses cheveux, ainsi que la lueur dans ses yeux avaient complètement changé. Il n'était plus le même et ne le serait sans doute jamais.

Un sourire ironique se dessina sur ses lèvres pales.

Jamais Morgan ne lui pardonnerait ce qu'il avait fait. Il imaginait sans peine son visage tordu par la haine et la souffrance. Ses actions impulsives, sa possessivité, sans doute n'avait-il pas changer. Mais rien n'était moins sûr. Tout ça lui semblait si loin. Ses étreintes, ses baisers. Lui aussi c'était brulé les ailes finalement. Et puis, il n'avait pas tenu sa promesse, celle de toujours rester auprès de lui. De le protéger, de l'aimer.

Distraitement, il caressa d'un doigts la base de son cou, ensérré de lanières de cuir. La marque avait cessé de saigner depuis le temps. Il ne restait aujourd'hui que deux petites cicatrices. Il avait presque envie de retourner à l'hôpital, et dans tous les endroits qu'il avait fréquenté avec lui. Mais bien sûr il ne le ferait pas. Tout ça c'était trop loin. Bien trop loin.

Un peu distraitement, il continua d'avancer dans la ruelle, la clope entre les lèvres. Orden respirait l'odeur de cette ville qu'il n'avait jamais oublié. Il était de retour, pour le meilleur et pour le pire.....

[Morgan d'Albertas]

Morgan s'ennuyait profondément. Assis à l'arrière de sa voiture, il avait demandé à son chauffeur de rouler au hasard à travers la ville et cela faisait plusieurs heures qu'il regardait les rues défiler devant sa yeux, le front posé contre la vitre.

Morgan tenait cette ville entre ses mains. Il pouvait en faire ce qu'il voulait, massacrer tous ceux qui y habitaient, jouer à tous les jeux que son esprit malsain inventaient et pourtant rien ne semblait l'amuser aujourd'hui. Il avait bu tout son soul, claqué une grosse somme d'argent au casion et joué à mille jeux pervers avec deux adorables jeunes hommes dont il s'était délecté du sang après les avoir utilisé de toutes manières possibles. Il aurait du être rassasié mais quelque chose n'allait pas. Ce devait être d'avoir croisé Hans de nouveau....oui, peut être...mais il ne pouvait se mentir à lui même : c'était autre chose et au fond de lui même il savait très bien de quoi il s'agissait.
Le vampire ferma les yeux et se laissa aller sur la banquette, ses cheveux mi longs s'étalant sur le cuir blanc. Depuis deux il s'interdisait de penser à Lui mais à chaque seconde il y pensait. Il lui manquait desesperemment. Il lavait cherché partout mais Il avait disparu sans laisser de trace.
Orden...

Tout d'abord il avait voulu le faire souffrir puis il s'était découvert pour lui une malsaine obsession au fur et à mesure que l'enfant devenait un homme séduisant et puissant. Enfin, il avait succombé au désir qu'il éprouvait pour lui et au lieu de se repaitre de son corps puis de son sang il n'avait réussi qu'à tomber amoureux de lui. Lui qui n'avait jamais voulu aimer, il avait fait tous les efforts du monde pour devenir son amant. Il l'avait fait sien encore et encore, il l'avait marqué à son nom, il lui avait chuchoté puis hurlé tous les mots d'amour que le monde connaissait puis Orden était parti. Il l'avait laissé alors qu'il lu iavait promis qu'il ne l'abandonnerait jamais. Il lui avait montré qu'il avait un coeur puis il l'avait déchiré en lambeaux, n'en laissant plus rien que des débris calcinés. En partant, Orden avait réussi ce que personne n'avait pu faire avant lui : il l'avait détruit. Morgan était passé par toutes phases : le désespoir, la colère, la haine et aujourd'hui il ne restait qu'une douleur lancinante et insupportable qui le forçait à plonger dans l'horreur un peu plus à chaque instant.
Les souvenirs qui lui montaient à la tête étaient insupportables. De longs cheveux blonds, une peau laiteuse, des mots d'amour, des étreintes passionnées et violentes...il ne restait plus rien.

Morgan soupira et se releva, chassant la douleur du mieux qu'il put. Il devait se changer les idées.
Demadant à son chauffeur de s'arrêter, il sortit souplement de la voiture et étira son corps éternellement fin et jeune avant de scruter la pénombre de ses yeux clairs. Comment passer le temps mieux qu'avec une petite chasse à l'homme? Rsant silencieusement les murs, il tomba nez à nez avec une jeune fille à peine majeure qui, effrayée prit ses jambes à son cou quand il lu iannonça qu'elle avait le droit à dix secondes avant qu'il ne se lance à sa poursuite.
Mogan esquissa un sourire cruel et après avoir sagement compté, s'élança à sa poursuite. Il n'avait pas faim. Aujourd'hui, il tuerait pour le simple plaisir de voir le sang couler, d'entendre des cris de supplication et faire taire son esprit tourmenté qui ne cherchait qu'un exutoire à sa souffrance.

Sans se presser, il s'élança à la suite de la jeune fille. de toute façon, il l'aurait.

Quand il la rattrappa, il la laissa hurler pendant qu'il lui griffait la gorge et ses cris ne se turent que quand il lui lui arracha le coeur. Il laissa tomber le corps inerte sur le sol, fixant l'organe palpitant qui peu à peu perdait de sa vigeur. Ne pouvait il pas s'arracher ainsi le coeur? Il serra la main et l'organe vital cessa tout mouvement. Morgan le laissa choir et immobile, ne put que regarder sa main ensanglantée avec dégout.

Soudain une fugitive odeur venue du plus profond de sa mémoire le fit remonter à la surface...non, il devait rêver...ça ne pouvait pas être ça...

[Orden Rosenkreutz]

Orden déambulait dans les rues depuis un moment déjà. Il scrutait le ciel, puis s'allumait de nouvelles cigarettes, les unes derrière les autres. Bien qu'ayant changé durant ces deux années, il n'arrivait pas à se défaire du vide immense qu'il avait en son coeur. Mais après tout, il l'avait cherché, il avait voulu cette solitude de tout les instants. Il c'était délibérément éloigné de ce visage, de cette étreinte, de cet amour. Il n'avait eu le choix. Cependant, jamais il ne s'expliquerait, ni s'excuserait pour ce qu'il avait fait.

Un sourire ironique arqua ses lèvres.

Il avait véritablement changé durant ces deux années. Le prêtre était même parfois effrayé de sa propre évolution. Lorsqu'il se regardait, il voyait un être froid, cruel et distant, en tous points semblable à Morgan. Sauf que lui, ce n'était pas par désespoir et par jalousie du bonheur des autres qu'il tuait. Non c'était simplement par plaisir, par soif du sang des vivants. Il jubilait de le sentir entre ses lèvres, de le voir s'écouler sur le sol. De sentir la vie quitter ces corps qui de toute façon n'en avaient plus pour très longtemps. La souffrance le menait à l'extase. Il n'était plus une créature de Dieu, mais une créature du Diable.

Nombre de ses victimes l'avaient prit pour un vampire. Et quoi de plus normal. Aucun être humain ne pouvait être corrompu à ce point. Aucun être humain ne pouvait agir de la sorte. Et pourtant. La marque de Morgan était profondément ancrée dans sa chair. Orden était bel et bien vivant, bel et bien humain. Mais plus qu'en apparence. Le Orden qu'il avait pu connaître autrefois avait disparu, engloutit par un aspect de sa folie.

Le prêtre s'arrêta alors au milieu de la rue. Il entendit au loin les cris désespérés d'une jeune fille. Son regard se fit carnassier et dément. Pressant le pas, il arriva bientôt à l'endroit ou cette chère enfant se faisait massacrer sans vergogne par.....

*Incroyable*

Caché dans l'ombre il observa la scène en silence. Il contempla le vampire arracher le coeur de l'enfant, et l'ecraser pour qu'il cesse de battre. Cette vision le fit frémir d'excitation. Le silence revint dans la ruelle et Orden contempla son amant immobile dans l'ombre. Ses cheveux n'étaient plus immaculés comme autrefois, mais mis à part ce détail, rien n'avait changé. Absolument rien. Il retrouvait celui qu'il avait toujours connu. Un Morgan en proie à des souffrances inimaginables. Un Morgan perdu....
Le prêtre soupira....tout semblait à refaire.

Il se décida enfin à sortir de l'ombre. Son visage n'affichait aucune expression et alors que peu à peu il se découvrait, Orden applaudit lentement la performance de son amant. Brisant le silence étrange du lieu. Le chasseur s'arrêta à quelques mètres du vampire.

" Jolie performance Morgan. "

Orden avait dit ça sur un ton froid, ou aucune émotion ne vint transparaître. Pas même son coeur ne le trahissait. Il avait apprit avec ces années, à dissimuler ce qu'il éprouvait. Car jamais l'amour ne c'était éteint. Ca ne semblait pas être le cas en apparence. Après quelques instants, il s'avança vers lui, mais vint seulement ramasser l'organe sanglant. Le prêtre le contempla, un étrange sourire au bord des lèvres. Son regard avisa la jeune fille. Encore un être qui avait souffert du désespoir de Morgan. Son expression lui était si familière. Il n'avait éprouvé aucun plaisir à tuer. S'éloignant légèrement, le coeur toujours en main, il fixa son amant.

" Je constate que tu souffre toujours autant...à cause de moi je suppose...."

Ces propos ne furent pas dit de manière violente. Sa voix mélodieuse les avait prononcé comme autant de paroles tendres. Légèrement distrait, il sortit son poignard et entama la chair tentatrice du coeur de la jeune enfant. Orden prit soin d'en extraire le meilleur morceau, avant de laisser tomber le reste à ses pieds. Essuyant la lame, il la positionna à sa ceinture, et se nourrit de ce qu'il venait de découper. Le coeur de ces enfants avaient le goût de la pureté.

Son regard de glace vint se planter dans celui du vampire. Le prêtre attendit en silence, curieux de voir la réaction de son amant. Oui, vraiment curieux.....

[Morgan d'Albertas]

Quand la voix de celui qu'il cherchait depuis deux ans déchira le silence, Morgan ne put esquisser un geste, tétanisé par ce qui semblait n'être qu'une illusion auditive. Puis leurs regards se croisèrent et le doute disparut de son esprit : Orden était en face de lui.
Durant quelques secondes, le vampire, incrédule, se refusa tout mouvement tandis que dans son cerveau se mettaient à tourbillonner mille pensées.
Orden avait changé. Ses cheveux autrefois blonds étaient désormais plus foncés et son visage avait pris la froideur de la glace. Avant, le visage d'Orden était le miroir de ses émotions, mais aujourd'hui rien ne transparaissait. C'était comme s'il ne ressentait rien à leurs retrouvailles, comme s'il était un parfait étranger.
Morgan avait pensé de nombreuses fois à ces retrouvailles mais à présent qu'ils étaient face à l'aute, il ne savait pas comment réagir. Orden l'avait pris par surprise et Morgan se maudissait de se trouver si démuni.

Il regarda l'homme ramasser le coeur et en avaler une partie. Depuis quand Orden pratiquait il le cannibalisme? C'était inimaginable...à moins que tout compte fait, Morgan it réussi son dessein premier, c'est à dire créer un autre lui même. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était cette passion pour le prêtre qui l'avait presque anéanti et qui aujourd'hui ne s'était pas encore éteinte.

Les mots suivants d'Orden, calmes et sans affects, firent sortir Morgan de sa torpeur et son regard translucide se mit à briller. Comment le prêtre osait il se montrer devant lui? Il n'en avait pas le droit.

" Tu n'es pas doué pour les suppositions" [i]répondit il à voix basse, cachant ses émotions diverses sous un masque glacial et impénétrable.[/i]Il sortit un mouchoir de sa poche et essuya le sang qui maculait sa main droite avant de jeter l'objet avec dédain aux pieds de son ancien amant.

"Tu n'es pas le bienvenue ici. Cette ville m'appartient désormais et tu y es indésirable. Retourne d'où tu viens ou je serai obligé de te tuer."

Les mots étaient froids, sans appel. Morgan avait souffert mille morts pendant les deux dernières années mais revoir Orden dans ces conditions était au dessus de ses forces. L'envie de lui sauter à la gorge était aussi forte que sentir à nouveau son odeur mais étrangement, il ne se sentait pas capable de le tuer froidement comme il se l'était souvent imaginé. Une chance...il allait lui donner une chance de partir.

Plongeant son regard dans celui à qui autrefois il avait proposé l'immortalité, il le défia de répondre. Il savait au fond de lui, qu'un affrontement était inévitable. Orden l'avait fait souffrir comme jamais personne n'avait réussi à le faire. Il lui avait fait entrevoir l'eden avant de le replonger dans l'Enfer. Il s'était joué de lui de manière impitoyable et jamais il ne lui pardonnerait cette trahison.

Au fur et à mesure qu'il le regardait, sa colère grandissait, annihilant toutes les autres émotions. Orden était un traitre et il allait lui faire payer au centuple ce qu'il lui avait fait.

[Orden Rosenkreutz]

Comme il s'y attendait, Orden sentit la colère de Morgan croître à chaque seconde qui passait. Plus silencieux que jamais, son visage n'affichait strictement rien. Il repensait à ce jour où il était parti. Du moins c'était ce qu'il voulait faire croire à son amant. Il voulait qu'il croit son départ volontaire. Il voulait qu'il le déteste pour mieux le tuer ensuite. Jamais, il ne pourrait avouer ce qui c'était vraiment passé. Jamais. Il avait trop honte, trop mal. Le prêtre préférait mourir plutôt que de dire la vérité. C'était pourquoi il jouait à ce jeu malsain. Il emporterait son secret dans la tombe, et le récit de ce triste évènement aussi. Au plus profond de son coeur il avait enterré son amour pour le vampire. Il ne voulait plus qu'il souffre davantage. Maintenant qu'il le savait en vie, Morgan n'avait plus qu'à l'achever, sans jamais connaître la vérité.

Son corps était tout simplement mutilé.

Un sourire étrange au bord des lèvres, le prêtre contempla le vampire essuyer sa main puis jeter son mouchoir à ses pieds. Orden le regarda puis fixa son amant. La menace lui arracha un léger rire. Partir ? Alors qu'il venait tout juste de se retrouver. Non c'était impossible. Orden comptait en finir aujourd'hui, et mettre un terme à ce fardeau qu'il portait depuis deux ans.

Son regard se fit sauvage.

"Requiem aeternam dona eis, Domine: et lux perpetuat luceat eis..."

Il marqua une pause avant de reprendre.

" Seigneur, donnez-leur le repos éternel, et faites luire pour eux la lumière sans déclin. C'est ce que tu m'as dis la première fois que nous nous sommes revu dans cet hôpital. Je ne partirais pas Morgan. Il ne te reste donc qu'une seule solution. Tues-moi. Fais taire ce sentiment de rage et de douleur qui habite ton coeur depuis deux ans. Et je ne te demanderai pas si tu seras heureux après l'avoir fait. "

Orden s'avança dangeureusement vers le vampire, et glissa ses bras autour de sa nuque, conscient que par ce geste il allait probablement signer son arrêt de mort. Ses lèvres pales s'approchèrent de l'oreille du vampire, sa douce chevelure venant caresser le visage impassible de son amant. Il lui dit d'une voix tendre.

" Je t'ai trahis Morgan. Je me suis joué de toi, de ton amour et de ta passion. Je t'ai brisé le coeur. Quoi de plus normal que de vouloir se venger. Je suis détestable, parce que je suis partis, je t'ai abandonné au moment où tu avais le plus besoin de moi, au moment où tu avais le sentiment d'avoir un coeur, et de ne pas être le monstre sanguinaire que les humains voient toujours en toi.....pour toutes ces raisons, tu n'as pas à douter, tu dois me faire disparaître, ou je hanterais tes souvenirs pour toujours....."

Le prêtre cherchait à raviver la douleur de son amant, pour que celui-ci n'hésite pas, pour que définitivement il l'oublit et passe à autre chose. Bien entendu, il ne c'était pas attendu à le croiser si peu de temps après son arrivée, mais finalement les choses étaient mieux ainsi. Morgan allait arrêter de souffrir, et lui, lui il disparaîtrait sans jamais rien lui révèler. Orden l'avait décidé ainsi, il ne reviendrait pas en arrière. Il c'était construit cette façade sanguinaire pour mieux affronter ce moment. Faire comme si il ne l'avait jamais aimé. Faire comme si rien ne c'était passé. Il était le seul à connaître la vérité.

C'est pourquoi il attendit, il attendit que la rage de son amant explose, qu'elle le réduise en morceaux. Il se débrouillerait cependant pour que jamais il ne voit son corps, ni ce qu'il lui avait été fait. Jamais. Son visage était glacial, une expression malsaine ornait ses traits. Mais son âme elle, était résignée. Résignée à subir la colère du vampire, et ainsi à l'apaiser. En mourrant, Morgan l'oublierait, en mourrant, il apaiserait enfin les souffrances de celui qu'il avait tant aimé. La flamme n'était pas éteinte, et ça, seul le prêtre le savait.

" Vas-y Morgan....déchaîne toi......je n'attends que ça...."

[Morgan d'Albertas]

Durant deux ans Morgan avait pensé à cet instant. Il avait toujours imaginé qu'un jour il parviendrait à le retrouver mais jamais il n'avait cru que ce serait Orden qui reviendrait vers lui. L'ancien prêtre était parti du jour au lendemain sans un mot d'explication, sans laisser au vampire un seul moyen de le retrouver. Il s'était tout simplemement volatilisé alors que le jour d'avant il luidisait qu'il lui appartenait et qu'il l'aimait. Ces mots d'amour, Morgan y avait cru. Il s'y était raccroché comme à une bouée de sauvetage et même si leur histoire était tumultueuse et eprouvante, il avait fini par trouver en lui des sentiments qui jusqu'alors lu iétaient inconnus. Il s'était sonné corps et ême à Orden, il lui avait dévoilé ses faiblesses et il lui avait même proposé de partager avec lui son immortalité. Orden avait dit oui à tout pour mieux le flouer ensuite. Il avait du bien rire en le quittant. Sa vengeance était totale.

Aujourd'hui, Morgan avait tant bien que mal finit par remonter la pente. Orden restait en lui comme une blessure qu'il s'était résigné à regarder saigner mais il avait réussi à continuer sa route. Et voilà que le prêtre revenait, accompagné d'une cohorte de souffrances et de brûlures. Morgan savait qu'il ne le supporterait pas. Orden devait disparaitre.

Le vampire aurait fini par succomber à sa haine et à se jeter sur son ancien amant mais celui ci s'approcha de lui et l'enlaça, se lovant contre lui en une étreinte insupportable. Sa voix susurra à son oreille comme autrefois mais ce n'étaient plus des mots d'amour. Orden l'incitait à le tuer. Incrédule, le vampire entendit le prêtre lu idire qu'il devait le tuer pour toutes les horreurs qu'il lu iavaient faites. Morgan ferma les yeux, submergé par les douloureux souvenirs. Oui, Orden devait disparaitre. Il l'avait torturé, s'était joué de lui alors que le vampire n'avait jamais été aussi sincère qu'avec lui.

Mais la démarche du prêtre avait quelque chose d'insoutenable. Morgan en était suffoqué et au lieu d'obéir à son envie de lui trancher la gorge, il le repoussa, s'arrachant à son étreinte tentatrice et malsaine.
Une lueur de pur dégout dans le regard, Morgan lui lança une gifle si forte que le prêtre s'écroula au sol. Le poing crispé par la rage, la voix du vampire s'éleva aussi tranchante que méprisante :

" Quel est ton but, Orden? Me rendre fou une seconde fois? Tu es parti comme un lâche et aujourd'hui tu me demandes d'avoir ta mort sur la conscience. Si tu veux mourir, fais le par toi même, tu n'as pas besoin de moi. Si tu me demandes de mourir c'est que ta vie t'est devenue insupportable alors tu vas vivre et j'espère que tu vivras très vieux."

S'approchant du prêtre il le prit par le col et le souleva avec facilité.

" Si tu savais comme je te hais! Jamais je n'ai hai avec autant de force. Je devrais t'écouter et t'égorger comme un vulgaire animal mais ce serait te rendre service... parce que arrête de me dire que tu es revenu pour que je me sente mieux! Je ne crois pas un mot de tes belles paroles."

Il le reposa sans douceur et recula sans le lâcher des yeux.

" Je te le dit une nouvelle fois : va t'en. Il y a longtemps que tu as gagné, tu n'as plus rien à détruire ici."

Il l'embrassa une dernière fois du regard tandis que le souvenir de leurs étreintes passionnées et amoureuses lui revenaient à la mémoire.

"Pars..." murmura t'il tandis que pendant une seconde son masque de foideur s'effritait. Le vampire se détourna, ramassa le corps sans vie de la jeune fille dont les yeux grands ouverts le fixaient d'un regard accusateur. Il détourna les yeux et la coucha proprement contre le mur de la ruelle, lui fermant les yeux d'un revers de la main.

" La chasse est amusante, après ça ne l'est plus" chuchota t'il, plus pour lui même que pour Orden.

Il se redressa et sans un regard pour son ancien amant, commença à s'éloigner, le coeur à vif.

[Orden Rosenkreutz]

Une gifle.....

Orden se retrouva à terre, sonné, les yeux écarquillés. Il ne comprenait pas. Pourquoi ne l'avait-il pas tué, pourquoi ? Il l'avait pourtant provoqué. Mais les paroles de son amant lui firent comprendre. Il ressentit violemment la haine qu'il avait pour lui. Pour celui qui l'avait trahit et abandonné. Le prêtre sentit sa maigre raison s'éffriter, la folie le gagnait. Il le savait. Son esprit abimé ne lui accorderait plus beaucoup de temps. Un gouffre immense venait de s'ouvrir sous ses pieds. Nulle part il ne pouvait se rattraper. Sa souffrance était inimaginable. Et sa lutte bien dérisoire.

Morgan ne pouvait pas comprendre. Parce qu'il ignorait ce qui c'était passé durant ces deux années. Orden était tiraillé entre l'envie de tout lui dire, et celle de ne rien faire. Pourtant, une part de lui même voulait vraiment se confier. Si infime elle était, engloutie part ce qu'un autre avait hérigé en lui.
Tout semblait se briser pour de bon alors que Morgan s'éloignait de lui pour le laisser dans cette rue. Le prêtre ne voulait pas le voir partir, mais il était pétrifié. Il se sentait incapable de bouger, et l'horreur de ces deux dernières années ressurgit avec une violence épouvantable.

Il fixait un point invisible sur le sol.

" Morgan attends ! "

Sa voix avait changé, ce n'était plus ce timbre froid et détaché de tout à l'heure. Non, c'était la voix que Morgan avait toujours entendu, celle qui lui murmurait mille promesse d'amour. Et ce n'était pas une nouvelle ruse destinée à faire souffrir le vampire. La carapace c'était brisé. La mince lueur de raison dans son regard disparue. Un peu tremblant il se leva. La détresse sur son visage était évidente. Il ne pouvait pas partir sans rien lui dire.Il l'avait tant aimé, il ne pouvait pas lui faire ça. Cependant se mêlant à sa souffrance vint s'ajouter la rage. Celle ne n'avoir pu faire que son amant le tue. Orden s'avança, puis arrivé à la hauteur du vampire, il se plaça en face de lui. Le visage d'ordinaire si calme du prêtre affichait une expression effrayante, entre la peur, la douleur, la rage et la folie.

" Tu ne peux pas parler de ce que tu ignore Morgan. Tu veux savoir quel est mon but ? Il n'est pas de te faire souffrir, ça n'a jamais été dans mes intentions. Je veux que tu me tue, je veux que tu mette un terme à ma souffrance, je ne veux plus entendre cette voix...je ne veux plus avoir à te regarder sans éprouver de la honte. Tu entends ! Je n'avais que toi ! Que toi ! Je vais te montrer pourquoi....pourquoi je souhaite tant que ça finisse....."

Plus Orden s'exprimait, plus il sentait son esprit glisser vers ce monde où il ne souhaitait pas retourner. Sa voix se brisa légèrement, alors que rageur, il détacha les lanières de cuir qui enserraient son cou, et déboutonna le haut de sa chemise. Les bouts de cuir tombèrent dans un bruit sourd, dévoilant la chair du prêtre. Sur sa peau diaphane apparurent alors d'innombrables marques de crocs, les mêmes que celle que Morgan avait laissé dans son enfance, sauf qu'aujourd'hui il n'en était pas responsable. Mais si seulement il n'y avait eu que ça. Griffes, coups, plaies. La naissance de sa clavicule laissait entrevoir dans quel état était le reste de son corps.

Ses mains tremblantes vinrent se poser sur les épaules de Morgan. Orden baissa la tête, et retint les sanglots qui perçaient dans sa voix. Il releva la tête pour fixer son amant. Le regard du prêtre était mêlé d'une multitude d'expressions, toutes aussi insupportables à contempler les unes que les autres. Il oscillait entre raison et folie. Sa voix désespérée finit par percer le silence de la ruelle.

"Il a gagné Morgan..... Je ne sais plus qui je suis, ni ce que je suis.....chaque jour je souffre de ne plus être le même...ce que je vois me répugne, mais je ne peux plus lutter......il a gagné...je suis devenu un monstre assoiffé de sang et de folie........Morgan....je n'avais...que toi.....je ne savais plus vers qui me tourner...il n'y avait que toi...que toi......"

Les propos d'Orden commencèrent à devenir incohérent. Sa voix s'affaiblie. Son coeur semblait se déchirer en mille morceaux. Bien sûr, il n'avait pas tout dit, parce que c'était bien au dessus de ses forces. Cependant, il réalisait un peu tard qu'il avait sans doute ouvert une nouvelle brèche dans le coeur de son amant. Le prêtre se mordilla la lèvre. Il regrettait de lui avoir montré. Il n'aurait jamais du savoir. Orden se baissa pour ramasser les lanières de cuir qu'il rattacha ensuite à son cou mutilé. Puis referma sa chemise.

Il recula.

Le prêtre ignorait ce que son amant allait penser de lui. Mais, il ne voulait pas rester pour le savoir. Il n'aurait pas la force d'affronter une nouvelle fois son regard. Ses défenses étaient brisées. Il se sentait lentement plonger vers l'horreur la plus absolue. Ces deux années avaient réveillé les pires instincts que Orden ai jamais possedé.
Honteux de ce qu'il venait de montrer et par la même occasion d'avouer, le prêtre s'éloigna de son amant lui tournant le dos. A cet instant il aurait tout donné pour être mort. Il mettrait un temps infini à reconstruire le peu de raison qu'il avait réussi à rassembler pour aujourd'hui. Orden se mordilla la lèvre. Encore cette voix....l'envie de sang le tiraillait......

[Morgan d'Albertas]

La voix d'Orden retentit derrière lui, faisant stopper net Morgan. Son corps s'était fait statue en en entendant ce ton si familier : le ton de celui qu'il avait aimé. Il devait partir, s'arracher de ce souvenir aussi doux que cruel. Oui, Orden était la cruauté incarnée pour se jouer de lui de la sorte. Cette voix lui rappellait ce qu'il avait perdu et qu'il ne retrouverait jamais.

Puis Orden revint à sa hauteur. Ne pouvait il pas le laisser? Allait il le faire souffrir encore longtemps?

Quand leurs regards se croisèrent, Morgan lit dans les yeux de son amant une expression qui ne ressemblait en rien au nouvel Orden qui s'était présenté à lui. Ce ne pouvait être qu'un jeu de la part du prêtre pour jouer un peu plus avec ses sentiments. Une bouffée de haine monta en lui, aussi violente qu'une bague déferlante. Si Orden continuait anci, il allait réussir à le pousser à le tuer.

Mais les paroles d'Orden n'étaient pas celles auxquelles il s'attendait. Le vampire recula d'un pas quand le prêtre dégrafa la lanière de cuir qui enserrait son cou ainsi que les premiers boutons de sa chemise. Les yeux de Morgan s'agrandirent sous la surprise. Sur la peau blanche d'Orden se dessinaient une multitude de coups de crocs et de griffures, cicatrisées mais qui témoignaient de la souffrance qu'avait du enduer le prêtre.
Orden se rapprocha de lui, l'air perdu et ses propos devinrent incohérents.

Morgan était abasourdi. Qui avait bien pu faire ça?

" Qui t'a fait ça?" cracha t'il, les yeux rivés sur les blessures. "Tu as ma marque. Aucun vampire n'a le droit de poser les mains sur toi."

Il recula, le regard hagard.

[c'est court mais j'ai besoin de ta réaction^^]

[Orden Rosenkreutz]

Morgan le retint d'une simple parole. Orden resta planté devant son amant, sans savoir quoi faire. Il avait peur, et la question le fit frémir. Il ne pouvait pas, il n'y arriverait pas. Jamais. Ce nom, cette personne était tabou, ce qui c'était passé ces deux dernières années ne trouverait pas plus de réponse dans l'esprit du vampire. C'était trop en demander au prêtre. Il tremblait, le regard figé sur le sol. L'envie de sang se pressait en lui, il ne tiendrait plus très longtemps. Cependant, il prit la parole, d'une voix toujours aussi étrange et désespérée.

" Ta marque ? Il ne reste rien de ta marque, juste un bout de chair à vif......."

Orden ne mentait pas. A l'endroit où aurait du se trouver ce tatouage si précieux qui le liait à sont amant, ne restait plus qu'un carré de chair à vif. On la lui avait enlevé, on avait arraché de son corps et de son âme, l'attachement profond qu'il nourrissait pour Morgan. Il n'était plus, le même. La vague lueur de raison qui lui restait le faisait se sentir encore plus mal. Il avait honte de se montrer ainsi, honte de révèler la souffrance qui le taraudait. Le prêtre aurait donné n'importe quoi pour que les choses redeviennent comme avant. Il ne voulait pas rendre Morgan malheureux, il ne l'avait jamais voulu.

Il lui tourna le dos.

Sentir son regard sur lui le faisait frémir d'horreur et de dégoût pour lui même. La faim commençait à se faire plus présente. Son esprit partait, il avait peur. Orden se mit légèrement à s'agiter. Ses bras vinrent ensérrer son torse comme pour se protéger de quelque chose. Le prêtre se balança très légèrement de côtés. Cette voix était assourdissante. Elle le pressait d'assouvir sa faim. Son corps tout entier réclamait la chair d'un être innocent.

Il n'entendait plus rien, juste cette voix.

" Tais-toi ! Tais-toi !! TAIS-TOI!!!"

Orden venait de plaquer ses mains sur ses oreilles. Il semblait absent de la scène, et seule son envie de sang l'obsedait. Il avisa le cadavre adossé contre le mur. C'était si tentant, l'odeur de mort l'obnubilait. Ne se souciant même plus de Morgan, le prêtre vint s'agenouiller près du corps de la jeune fille. Il était désormais incapable de lutter contre cette voix qui le pressait de se nourrir. Orden approcha ses lèvres du cou encore chaud de l'enfant. Et bien qu'humain, il planta ses dents dans la chair, pour en faire jaillir le sang, le pressant entre ses lèvres pales.

Cette scène devait paraître autant répugnante qu'étrange.

Et puis soudain il s'arrêta, transpercé par un éclair de lucidité. Orden contempla le cou sanguinolant de la jeune fille. Il ne pu empêcher les larmes de se presser sur son visage. Le spectacle qu'il offrait était pitoyable et douloureux. Il n'osait imaginer ce que devait penser Morgan de lui en cet instant. Le trouvait-il répugnant, changé au point de ne plus pouvoir l'aimer ? Le prêtre était terrorisé à l'idée que celà puisse se produire. Plus jamais il ne pourrait partager ces étreintes passionnées sans repenser à ce qui lui était arrivé. Son corps, mais surtout son esprit jamais ne s'en remettrait. Cet être c'était évertué à le détruire, à réduire en mille morceaux sa raison, pour qu'il ne subsiste qu'un monstre.

Agenouillé devant la jeune fille. Orden resta immobile, paralysé par le spectacle qu'il venait d'offrir. Il se trouvait répugnant. Le prêtre se rendait compte que sa tentative avait été un total échec. Il n'avait pas obtenu ce qu'il voulait. Pire, il donnait à voir tout ce qu'il avait voulu dissimuler à Morgan....

[Morgan d'Albertas]

Morgan sentit une colère sans nom s'emparer de lui. Sa marque n'existait plus? Qui avait osé profaner sa propriété? Tout le monde savait ici que cela entrainait la sentence de mort et que Morgan n'éprouvait aucune pitié à châtier ceux qui tentaient de bafouer son autorité. Et pourtant quelq'un l'avait fait. Quelqu'un avait osé lui enlever ce qui lui appartenait...Orden qui plus est!

Orden était de plus en plus agité. Morgan pouvait entendre son coeur s'emballer et le prêtre avait préféré lui tourner le dos, les mains agitées de convulsions comme un drogué en manque. Puis après avoir hurlé à un être imaginaire de se taire il s'agenuilla près du cadavre de la jeune fille et sous le regard incrédule de Morgan, il la mordit au cou comme aurait pu le faire un vampire.

Morgan assista à la scène, statufié par ce qu'il avait sous les yeux.Quel était cet homme? Ce nétait plus son amant mais un être brisé et monstrueux. Quel humain pouvait se nourrir ainsi d'un autre sans en avoir la nausée? Il fallait avoir perdu la raison. Etait ce le cas d'Orden?
Morgan se souvenait de leurs discussions d'autrefois, de la faculté de son amant à soulager ses souffrances. Que c'était il passé pendant ces deux ans?
Le vampire avait tant de fois imaginé qu'Orden l'avait quitté en toute conscience, pour un autre ou pour se jouer de lui, que l'imaginer en victime était au dessus de ses forces. Toute l'histoire qu'il avait echaffaudée s'effondrait et c'était insupportable.

Puis Orden s'arracha à son repas macabre et se tint immobile près de la morte tel une statue de cire. Morgan s'avança vers lui comme à reculon, ne voulant pas voir ce qu'il avait devant les yeux. Cette chose ne pouvait pas être Orden...et pourtant c'était bien lui. C'était bien ses longs cheveux, son visage pâle, ses longues mains...mais en même temps ce n'était plus le même. Morgan n'arrivait même pas à reconnaitre vraiment son odeur...comme si une autre l'en imprégnait.

"Orden...qu'es tu devenu?" murmura t'il avec horreur, contemplant la morsure sanguinolente qui s'étirait sur le cou de la morte. Inconsciemment il effleura l'épaule du prêtre puis la retira comme s'il s'était brûlé. Il avait eu l'impression de toucher un étranger. Orden ne lui appartenait plus. Il était à un autre.

Le vampire recula, pris de nausée.
"Tu es aujourd'hui à un autre..."

Choqué, il s'appuya d'une main contre le mur opposé à celui où se trouvait Orden. Le prêtre n'avait plus ni sa marque ni son odeur. Ce n'était même plus Orden.

" Que veux tu?" Souffla t'il d'une voix rauque. "Que je te venge? Dis moi qui t'as fait ça et sa souffrance sera sans limite. Que j'abrège tes souffrances? Je devrais le faire pour t'arracher à ce destin qui te fait agir comme une bête mais je ne pense pas pouvoir y arriver.Je ne te reconnais plus mais c'est tout de même au dessus de mes forces."

[Orden Rosenkreutz]

Orden se sentait mal, terriblement mal. Il avait l'impression de plonger dans un gouffre, et que l'orsqu'il en aurait atteint le fond, il ne lui resterait plus qu'à mourir. Le prêtre avait été incapable de lutter contre cette terrifiante envie de sang. Il n'avait pu que s'y plier, non sans avoir lutté. Morne, il fixa le sang qui coulait contre la gorge de la jeune fille. L'humain était horrifié de ce qu'il avait fait, de ce qu'il avait montré à son amant. Comme à chaque fois que ça lui arrivait, il devenait presque incontrôlable. Ce monstre avait gagné, il avait fait de lui exactement ce qu'il voulait. Une bête sauvage, méconnaissable. Seule une infime partie de ce qu'il avait été avait réussit à survivre au centre de ce chaos. Et c'était elle qui faisait qu'Orden souffrait autant.

Morgan perça le silence.

Le prêtre resta pétrifié. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Non, pas ça, pas ça ! Ces paroles il ne voulait pas les entendre de la bouche de celui qu'il aimait le plus au monde. C'était insupportable. Chaque mots qui furent prononcés furent bien pire à l'oreille d'Orden que la plus cruelle des tortures. Le fond du gouffre approchait, il sombrait, encore et encore. Plus personne n'était en mesure de l'aider. La peur s'accentuait. Lentement, il tourna la tête pour croiser le regard de Morgan. Et l'expression qu'il lu sur son visage acheva de briser Orden.

Des larmes.

Le prêtre n'avait pu les retenir. Il pleurait. Anéanti par ce que venait de lui dire son amant. Le seul en qui il avait confiance, le seul en qui il croyait, l'avait abandonné. Durant deux ans, Orden avait lutté pour survivre, en se disant toujours qu'au bout du tunnel, il y aurait son amant. Penser à lui était ce qu'il l'avait fait tenir, et lutter tout les jours contre ce qui le rongeait. Tout ça n'avait servit à rien. Il aurait mieux fait de se laisser mourir. Maintenant il n'en avait plus la force. Son maigre espoir de redevenir celui qu'il avait été venait de se briser. Il était définitivement seul au monde.

Alors il sanglotait, encore et encore, incapable de se calmer.

Orden se sentait vide. Cet homme avait gagné, il avait fait de lui exactement ce qu'il voulait. Il avait réussi à détruire le lien si fort qui l'avait uni à Morgan. Et bientôt, une colère sourde gronda au plus profond de l'âme du prêtre. Il ne comprenait pas pourquoi il l'abandonnait aussi facilement. Pourquoi il agissait ainsi. Et en même temps, il savait, mais il ne voulait pas se l'avouer. Il avait disparu deux ans, sans laisser de traces. Morgan avait probablement du se faire un millier de scénario, mais jamais, il n'aurait pu imaginer ce qui était vraiment arrivé. Sans doute l'avait-il déjà enterré dans son coeur.

Tremblant, il prit la parole.

"Alors....ça va finir ainsi.....? Chaque jour je pensais à toi. Chaque jour je luttais, parce que je voulais te revoir. Je ne t'ai jamais oublié, je n'ai pas cessé de t'aimer. Quand bien même la folie me gagnait avec ce que j'endurais, je n'ai jamais abandonné. "

Ses larmes se tarirent.

" J'ai été bête. Je savais que ça finirait comme ça. Cependant, je pensais pas voir du dégoût dans tes yeux. Je ne pensais pas pouvoir te répugner à ce point là. Je n'aurais jamais cru, qu'un jour je verrais ça dans ton regard. Mais finalement c'est peut-être mieux. Tu es libre désormais. Et moi, je suis libre de mettre fin à mes jours, sans te briser le coeur, puisque de toute façon tu ne me reconnais plus, et que, comme tu le dis, je ne t'appartiens plus. "

Orden était anéanti, et plus il parlait, plus il se faisait une raison. Morgan ne l'aimait plus. Il ne voulait plus de lui. A quoi bon rester ici. A quoi bon. Son amour ne c'était jamais éteint, maintenant il avait la certitude qu'il n'en était pas de même pour celui qu'il avait tant aimé. Le coup de grâce venait de tomber. Le rideau bientôt recouvrirait la scène.

Le prêtre se leva un peu tremblant. Sa crise était passée. Mais pour combien de temps ? Combien de temps avant que la folie ne le gagne de nouveau. Orden ne se sentait pas la force d'attendre jusque là. Il mettrait fin à son existence avant d'avoir à tuer à nouveau un être innocent. Il avait joué sa dernière carte. Et avait tout perdu.

Encore des larmes.

" Adieu Morgan. Puisse-tu m'oublier sans trop de douleur...."

Orden s'éloigna dans la ruelle d'un pas lent. Son coeur était brisé à tout jamais. Et il aurait beau s'évertuer à recoller les morceaux, plus rien ne serait jamais pareil.

La pluie, doucement, se mit à tomber.

[Morgan d'Albertas]

Revoir Orden dans ces conditions était pire que tout. Il avait tout imaginé sauf le retrouver ainsi et Morgan se sentait complètement perdu. Il n'arrivait plus à reconnaitre son odeur, son apparence avait changé et la folie semblait avoir pris possession de son âme. Que devait il faire? Morgan était en proie à un cruel dilemme tandis que le prêtre était effondré au sol près de la morte. Cet être ne ressemblait plus à son ancien amant mais c'était pourtant lui. C'était son visage, sa voix, sa douleur...il ne pouvait pas fermer les yeux et pourtant il avait peur de les garder ouverts.

Et puis il y avait ces larmes...ces larmes qui scellèrent à nouveau son destin.

Ces larmes, il les reconnaissait. Limpides, salées, Orden les avaient versé autrefois quand Morgan refusait leur amour, puis quand, enfin, le vampire lui avait dit qu'il l'aimait pour la première fois. Morgan n'avait jamais supporté de le voir pleurer et ça n'avait pas changé malgré les années. Depuis qu'il ll'avait revu, Morgan avait surtout pensé à sa propre souffrance, son égoisme n'ayant pas changé avec le temps. Mais les larmes de son amant lui firent soudain prendre conscience qu'il n'était pas le seul à souffrir. Orden pleurait, il était venu lui demande son aide et comme à son habitude, il l'avait abreuvé d'horribles paroles.

Alors quand Orden se détourna de lui, lui faisant ses adieux, Morgan ne réflechit plus et franchit la distance qui les séparait, l'attrappant par derrière par les épaules et collant son front contre sa tête. Quelques bribes de son ancienne odeur lui remonta aux narines.

"Tu as toujours dit tellement de sottises...ça, ça n'a pas changé" lui souffla t'il, fermant les yeux. "Je t'ai cherché pendant des années, j'avais cru que tu te moquais de moi dans les bras d'un autre...et voilà que tu reparais...si différent...mais c'est bien toi et il est hors de question que tu t'en ailles à nouveau. Reste...viens avec moi.... viens...viens..."

Tout en parlant, il avait retourné Orden vers lui et de l'index, il lui remonta le menton comme il le faisait autrefois. Il plongea son regard translucide dans celui du prêtre.
" Tu es sale." lui souffla t'il dans un sourire qui se voulait rassurant. " Viens avec moi" Son sourire se fit triste. Orden était si faible,si diminué, si changé...rien ne serait plus comme avant.

[Orden Rosenkreutz]

Orden était détruit, anéanti. Ce que lui avait dit son amant avait fini par détruire tout espoir. Pourtant il le savait. Il savait que Morgan avait beaucoup souffert. Qu'il avait souffert de cette image de monstre sanguinaire. Il avait été rejeté par un autre, qu'il avait par la suite pourchassé afin de le punir. Le prêtre savait qu'il était souvent égoïste. Pourtant, il aurait espéré que juste cette fois, il l'aide. Que seulement cette fois il le soutienne et le fasse sortir de l'enfer qu'était devenu sa vie. Mais il avait conscience de lui en avoir trop demandé. Le vampire souffrait, et il n'ignorait pas à quel point. Il ne pouvait pas lui demander une chose pareille. Il ne voulait pas l'ébranler plus qu'il ne l'était déjà.

Alors....

Il s'éloignait. Partait loin de lui non sans en éprouver une immense tristesse. Orden était résigné, tout était fini. Sa vie, son amour. Rien avait résisté à la folie destructrice de ce monstre. Il avait tout perdu. Et hagard, le prêtre se força à avancer, pour ne pas se retourner. Pour ne pas croiser ce regard qui l'empêcherait de mourir. Même à son pire ennemi il n'aurait pas souhaité pareille solitude, et pareil désaroie. Ce sentiment était insupportable et douloureux. Il partait résigné, mais il ne partirait pas en paix.

Et puis soudain.

Morgan le saisit par les épaules et appuya son front contre sa tête. Orden se figea. Sa résignation disparu alors que le vampire prit la parole. Pourquoi ? Pourquoi ne l'avait-il pas laissé partir, maintenant il ne pourrait plus mourir. Maintenant il ne pourrait plus s'arracher de cette étreinte. Le prêtre se retourna lentement, mais fuit le regard de son amant et laissa choir son visage sur son épaule. Les larmes ne tardèrent pas à s'écouler, une rivière silencieuse. Les mains tremblantes de l'humain osèrent à peine enlacer la taille du vampire. En avait-il seulement le droit. Et même ses paroles gentilles ne suffirent pas à le rassurer. Il était devenu un monstre, et ce qu'il avait vu quelques instants plus tôt dans le regard de son amour, ça, jamais il ne pourrait l'oublier.

" Comment.....Comment as-tu pu croire que je me moquais de toi. Après tout ce que nous avions vécu. Comment as-tu pu croire ça Morgan ? Jamais je n'aurais pu te laisser, surtout pas ce moment là, alors que nous venions à peine de nous séparer de nos démons respectifs. "

Il inspira, et ses larmes redoublèrent, glissant sur l'épaule de son amant.

" Si tu savais le nombre de fois ou je t'ai appelé, ou j'ai espéré pouvoir m'enfuir, et me serrer dans tes bras, comme si rien n'était arrivé. Chaque jour je souffrais de ne pouvoir partager un baiser. Partager une étreinte. Mais...."

Orden releva la tête, et contempla le visage de son amant, ses larmes s'écoulant lentement sur ses joues laiteuses.

" Mais j'ai honte de ce que je suis devenu. Honte de me présenter à toi dans cet état. J'ai mal Morgan. Mal d'être assaillit par cette envie de sang. Je ne peux pas lutter et ce que j'endure est pire que la mort. Et lorsque je réalise, il est trop tard. J'aurais voulu que tu ne vois jamais ça. J'aurais voulu mourir pour que jamais tu n'ai à contempler cette scène répugnante. Je suis désolé...sincèrement désolé, de ne pas être resté le même. De n'avoir pu entièrement sauver l'ancien Orden. "

Le prêtre renifla légèrement et glissa une main sur ses yeux pour chasser les larmes, qui revinrent toujours aussi nombreuses.

" Je ne sais pas si tu seras capable de m'aimer à nouveau. Ca me fait peur, je n'ai tellement pas envie que ça arrive. Je m'en veux. C'est ma faute. Mon corps est effroyablement souillé, et les blessures ne s'en iront peut-être jamais. Je...je ne peux pas t'imposer ça....je ne veux pas revoir du dégoût dans tes yeux. Je peux supporter bien des choses, mais pas ça. Pas de la part de celui que j'aime, et à qui je tiens plus qu'à ma propre vie. "

Orden baissa la tête. Il se sentait vidé, épuisé. Il c'était pourtant préparé à le retrouver. Il avait échaffauder un plan pour que Morgan le tue sans aucune hésitation. Mais ce geste avait été vain, car son amour, au delà de toute sa souffrance, avait triomphé. Le prêtre fixait le torse du vampire. Il aurait tellement voulu se lover contre lui. Comme autrefois. Mais....il ne pouvait pas. Il avait trop honte, et trop mal de blesser à nouveau Morgan. Il avait tant voulu le consoler, et voilà qu'il le brisait encore un peu plus.....Il s'en voulait. Hesitant il finit par dire.

" Je ne veux plus jamais être séparé de toi.....plus jamais...."

[Morgan d'Albertas]

La petite histoire que Morgan s’était inventée pour ne pas devenir fou venait de voler en éclats : Orden n’avait pas manqué à sa parole et pire, il souffrait le martyre depuis depuis deux ans.
Le prêtre venait de poser son front contre son épaule et le vampire sentait des larmes mouiller sa chemise noire. Des mains hésitantes et tremblantes vinrent se poser autour de sa taille comme si son amant craignait à tout moment qu’il le repousse mais Morgan n’en avait aucune envie. Maintenant qu’il tenait Orden, il ne risquait plus de le lâcher.
Morgan sentit une pointe d’amertume le piquer quand le prêtre lui rappela qu’il n’avait pas eu confiance en lui. En effet, le vampire n’avait pas une seule fois pensé qu’Orden l’avait quitté sous la menace. Il ne lui avait pas fait confiance, il avait été injuste.
Les mots qui suivirent furent une véritable torture : Orden avait été séquestré et il l’avait appellé en vain alors que lui le maudissait de l’avoir quitté.

Ses bras se refermèrent autour du corps fin du prêtre.

« Ce n’est pas de ta faute…ce n’est pas de ta faute… » Lui répéta t’il en le serrant contre lui. « J’aurais du mieux te chercher et surtout j’aurais du mieux te protéger. Ce qui t’arrive, c’est moi qui en suis le seul coupable. »

Une fois encore, il releva le visage de son amant pour le regarder dans les yeux.
« Je ne pensais vraiment pas te revoir et tu es apparu derrière moi et ton comportement m’a dérouté…ne pense surtout pas que tu me dégoûtes. Il y a des années, je t’ai dit que mon amour pour toi serait éternel alors fais moi confiance et je soignerai toutes tes souffrances. Avant, c’est toi qui soignais les miennes, à mon tour maintenant. »

Posant ses lèvres sur son front, il ferma les yeux, serrant son corps contre le sien, une sensation intense et étrange se formant dans sa poitrine.

« Veux tu venir avec moi maintenant ? Tu es glacé…» lui souffla t’il à l’oreille.

Le vampire avait des milliers de questions mais il avait le sentiment que celles-ci devaient attendre. Il brûlait de savoir ce qui était arrivé à son amant et surtout, il n’attendait que de connaître l’identité de son tourmenteur pour pouvoir le plonger dans une souffrance pire que l’Enfer lui-même.

[Orden Rosenkreutz]

Des bras qui l'entourèrent. Une simple étreinte comme il en avait si souvent rêvé.

Orden retrouvait cette sensation qu'il aimait plus que tout au monde. Une douce chaleur dans sa poitrine, les bras de son amant. Il avait la légère impression de se retrouver quelque peu, comme si tout ce qui était arrivé n'avait été qu'un cauchemar, et qu'il venait simplement de se réveiller. Le prêtre aurait tant aimé que les choses soient ainsi. Ne jamais l'avoir quitté, ne jamais avoir autant souffert. Pouvoir se regarder sans voir un étranger se refletter dans le miroir. Pouvoir, rire, et aimer, partager de torides étreintes, sans avoir honte.

Son corps.

Il ne pouvait supporter la vision de son corps mutilé. Chaque fois qu'il contemplait ces marques il pleurait. L'homme était ébranlé d'offrir un tel spectacle de laideur. Et quand bien même Morgan lui disait qu'il l'aimait, Orden craignait qu'il ne soit plus attiré par son corps. Ce qui finalement était plus qu'évident aux yeux du prêtre. Il n'était plus aussi désirable qu'autrefois. Il aurait absolument tout donner pour obtenir un moyen de tout effacer. De faire disparaitre ces cicatrices qui lui rappelaient à chaque moment de son existence son horrible et effrayante expérience.

Orden n'hésita plus et enlaça son amant. Il lova son visage contre sa poitrine immortelle. C'était agréable, bien qu'il ne cessait pas de pleurer, trop heureux de pouvoir retrouver l'amour et les bras du vampire. Son amant prit la parole, et le prêtre lui répliqua d'un ton doux.

" Ce n'est pas ta faute Morgan. Tu ne peux pas te sentir responsable de ce qui m'est arrivé. Personne ne pouvait prévoir ça....personne...et quant à mieux me chercher. Tu aurais pu retourner la Terre entière, tu ne m'aurais pas trouvé......."il"...était...trop...prévoyant. "

Orden se mordilla la lèvre, il était incapable d'en dire davantage, saisit par une panique insurmontable. Alors il ferma les yeux pour se calmer. Il avait du mal à y penser. Celà semblait si irréel, et si horrible. Et puis soudain, Morgan lui releva le visage. Son regard rencontra le sien. Un sentiment intense de soulagement, d'amour et de confiance le transperça. Il savait que Morgan disait vrai, il savait qu'il en serait capable et qu'il ne l'abandonnerait pas. Le prêtre n'avait jamais cessé de croire en lui, jamais. Il avait aimé, et il l'aimerait toujours, même si celui-ci le repoussait, il ne pourrait pas l'oublier. Le vampire était le seul à l'avoir comprit, le seul à lui offrir un amour sincère.

Il soupira alors que des lèvres se posèrent sur son front glacé.

Le prêtre vint se blottir contre son amant.

" Morgan....je sais que tu souffre encore. Je l'ai vu dans ton regard.....je suis conscient de t'avoir fait du mal. Je sais que tu as du te faire un millier de scénario quant à ma disparition, mais il est vrai que ni toi, ni moi n'aurions pu imaginer ça. Même si pour l'instant je ne suis pas en état....je veux continuer ce que j'ai commencé il y a deux ans. Je veux te guérir aussi...je t'aime Morgan....si tu savais comme je t'aime.....et...je dois te remercier, car sans cet amour, je n'aurais peut-être jamais survécu....j'aurais juste aimé tenir la folie loin de moi....."

Il se tut, et la pluie se mit à tomber. Orden frémit, puis commença à trembler. Il avait froid, il était épuisé. Celà faisait si longtemps qu'il n'avait pas goûté à la chaleur d'un bon lit. Aux plaisirs simples de l'existence. Le prêtre voulait tant retrouver ça, ces douces étreintes partagées durant le sommeil.

Il releva son visage, puis sourit.

" Oui...oui je veux venir avec toi.....je ne veux plus qu'on soit séparé ainsi....je veux rester à tout jamais près de toi Morgan. Je veux guérir, je veux oublier, chasser de ma mémoire les évènements de ces deux dernières années. Je te suivrais où tu le voudras....."

Se disant il ferma les yeux et lova sa tête contre le torse du vampire. Tout tremblant, il attendit que Morgan lui communique leur destination prochaine. Orden se fichait éperdument de la qualité du lieu. Tout ce qu'il voulait c'était resté avec son amant, pour toujours. Il ne permettrait plus qu'une telle chose arrive. Cependant, et bien qu'ayant dit le contraire, le prêtre savait que rien ne serait plus comme avant. Il avait changé, et il ne pouvait rien y faire....

[On va où tu veux n_n]

[Morgan d'Albertas]

Orden voulait le suivre. Il venait de le dire de vive voix en se lovant contre lui. Morgan avait l'impression de se retrouver des années en arrière quand le prêtre s'était donné à lui corps et âme, l'entrainant dans une histoire d'amour aussi improbable qu'absolue.
Le vampire caressait des lèvres le front de son amant tout en l'écoutant parler. Il brûlait de savoir qui lui avait enlevé Orden mais celui ci semblait trop choqué pour pouvoir en parler encore. Morgan aurait pu insister jusqu'à obtenir satisfaction mais avec Orden il agissait differemment d'avec les autres. Il serait donc patient même si cela lui était extrèmement difficile.

"Nous allons aller chez moi et tu pourras dormir un peu. Tu as l'air tellement fatigué d'ailleurs que je crois que je vais devoir te porter..." lui souffla t'il sur un ton cajoleur avant de soulever le prêtre avec une facilité déconcertante.
Il approcha doucement ses lèvres des siennes et en lécha lentement le contours maculé de sang. Il s'écarta légèrement en suite, ne voulant pas brusquer son amant qui ne devait sûrement pas être prêt à ça.

Il lui lança un regard flamboyant, dévoilant la jubilation qu'il ressentait à l'avoir de nouveau près de lui et tel le vent, il se lança en direction de sa demeure, la plus grande et la plus luxueuse de toute la ville.


[Je commence à poster chez moi^^]

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